Google+ Article deux: janvier 2014

vendredi 31 janvier 2014

Charte: Principes et devise

On parle beaucoup de moralisation de la vie politique. Or, nous ne voyons jamais rien venir. De toutes les façons, le changement que l'on nous promet depuis des décennies ne peut venir d'en haut. Il doit venir des véritables souverains du pays: nous, les citoyens. Car, comment pourrions-nous dorénavant faire confiance à des commissions constituées ou à des réformes formulées par ceux-là même qui doivent les respecter?



I Les citoyens exigent donc de leurs représentants, actuels ou futurs, le respect des principes fondamentaux suivants :

Le représentant du peuple français est tenu de respecter la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui énumère les libertés essentielles dont jouit le citoyen en régime républicain : liberté individuelle, liberté de conscience, liberté de presse, liberté d’association, liberté politique.

Le représentant du peuple français reconnaît également les droits économiques et sociaux ajoutés par la constitution de 1946 : droit de grève, droit à la protection de la santé, à l’instruction, droit de se déplacer librement.

Le représentant du peuple devra toujours avoir à l’esprit dans l’exercice de sa fonction ces droits qui sont solennellement réaffirmés dans le préambule de la Constitution de 1958.

Si la devise de la République française, est LIBERTE EGALITE FRATERNITE (devise qui doit être la base de toute réflexion et proposition du représentant du peuple), la devise du représentant du peuple est HONNETETE RESPONSABILITE EXEMPLARITE.

dimanche 26 janvier 2014

Charte Préambule

La démocratie n’est sans doute pas le meilleur des systèmes. Mais puisque nul ne revendique spontanément de vivre sous un régime le privant des droits les plus élémentaires qu’elle garantit : libertés essentielles, droits économiques et sociaux ; et puisqu’elle est toujours érigée en modèle tant dans les discours des élus que dans les écoles, dans les collèges et les lycées, au cours de la formation des citoyens ; et puisque, de toute façon, la forme républicaine est le seul point qui ne peut faire l’objet d’une révision de la Constitution, il convient de ne pas laisser s’envenimer une défiance vis-à-vis des représentants du peuple et donc vis-à-vis du régime lui même.



Charte de représentant du Peuple

Préambule

Les citoyens, souverains de la République française, considèrent que la mission de leurs représentants, élus au suffrage direct ou indirect, impose des devoirs supérieurs.

Les représentants du peuple sont en effet les garants des institutions.

Les représentants du peuple sont en effet les tenants temporaires de la souveraineté nationale que chaque citoyen leur délègue avec confiance.

Les citoyens attendent donc de leurs représentants des attitudes irréprochables, reflet de leur mission. C'est la pérennité du régime démocratique qui est en jeu. Les citoyens ne pouvant plus placer leur confiance en leurs représentants se détourneront du débat démocratique. La République perdrait alors ses garanties de liberté et de justice.


mercredi 15 janvier 2014

14 janvier 1914. Nouvelle définition du Travail.


Une nouvelle forme de production change radicalement le rapport de l'homme au travail. La définition philosophique qui consiste à voir dans le travail un moyen d'accomplissement de l'homme, une manifestation de sa fierté semble dès lors beaucoup plus difficile à cerner.



Depuis le mois d’août 1913, l’industriel automobile Henry Ford expérimente le montage à la chaîne.


Le travail est parcellisé. L’ouvrier reste à son poste et les pièces défilent devant lui. L’assemblage se réduit désormais à une série de gestes répétitifs et simples.

Dès le mois de janvier 1914, avec l’instauration de la première usine de ce type ; la productivité est multipliée par quatre. Le temps de montage du modèle Ford « t »passe de 6 heures à 1h30.


Le monde du travail, pour ne pas dire le monde tout simplement, change radicalement avec la généralisation de ce mode de production. La production de masse devient possible. La société de consommation devient une réalité.


Plus important, ce mode de production éloigne le travail de l’idée d’humanisation qu’il sous-entend. En effet, l’homme se réalise par ce qu’il accomplit. Il est conscient de ce qu’il a construit, de ce qu’il a transformé, de ce qu’il a proposé et ressent une forme d’utilité propre à le définir dans la communauté. Or, le travail à la chaîne par son organisation, sa simplification, sa répétition retire toute fierté à l’ouvrier qui, pour entreprendre sa tâche n’a, de plus, aucun besoin de qualification. Il n’est plus qu’un maillon. Il n’a plus de savoir-faire et peut être remplacé à n’importe quel moment. 




Avec ce mode inédit de production, dans les premières décennies du XXe siècle, le travail s’affirme de plus en plus comme la meilleure des polices. A la fatigue que le travail a toujours supposée s’ajoute désormais une dévalorisation des capacités intellectuelles du travailleur.


D’un point de vue économique, la diminution du temps de travail, les richesses produites en masse, l’accroissement des profits réalisés, n’ont pas fait disparaître, loin s’en faut, les crises du modèle capitaliste. Et si la résolution des problèmes ne résidait pas uniquement dans les conditions de productions...?




Lire aussi:
La valorisation du travail a un sens caché

lundi 13 janvier 2014

13 janvier 1898. Zola relance "l'affaire".

  
Dans le but d’être poursuivi pour diffamation et donc de relancer les débats autour de l’affaire Dreyfus, Zola publie dans le journal L’Aurore une lettre ouverte au président de la République Félix Faure.


L'Affaire Dreyfus avait commencé en octobre 1894 avec l'arrestation du capitaine pour espionnage.
Sur fond de tensions diplomatiques avec l'Allemagne et d'antisémitisme (Dreyfus est juif), cette affaire bouleverse la France pendant des années.
Dans sa lettre ouverte du 13 janvier,  Zola dénonce l’erreur judiciaire et le parti pris de la justice militaire dans le cadre de la condamnation du capitaine Dreyfus pour espionnage.
C’est Clémenceau, éditorialiste au journal, qui en souffle le titre à son auteur : « J’accuse ». Zola utilise en effet cette anaphore à la fin de son écrit pour mettre évidence les noms de ceux qu'ils considèrent comme les vrais responsables de l'Affaire.
Avec cette publication, les passions se déchaînent vraiment et la France se coupe définitivement en deux camps : « les dreyfusards et les antidreyfusards ».
Avec cette publication volontairement diffamatoire, Zola est condamné et doit s’exiler en Angleterre mais le but est atteint: l'affaire est relancée.
En extrait voici la fin de la lettre:
  
«J'accuse enfin le premier conseil de guerre d'avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable. En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c'est volontairement que je m'expose. Quant aux gens que j'accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n'ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l'acte que j'accomplis ici n'est qu'un moyen révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la justice.
Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme.
Qu'on ose donc me traduire en cour d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour !
J'attends ».

mercredi 8 janvier 2014

Le mal être des enfants en 2014...


Aujourd’hui, on ne compte plus les rapports alarmants quant à l’attitude des enfants à l’école.

Impossibilité de se concentrer, problème de mémorisation, irritabilité extrême, arrogance, refus d’obéissance, immaturité, insatisfaction, ennui, et même comportements dépressifs, sont des lieux communs attribués aux élèves français tout au long de leurs parcours scolaires depuis la maternelle jusqu’au lycée.



On dresse parallèlement le constat d’une baisse de niveau flagrante des élèves. Cela suscite inexorablement les moqueries de certains qui avancent que cette baisse a été dénoncée par toutes les générations depuis l’Antiquité.

Une classe d’âge parvenue à majorité intellectuelle aurait visiblement toujours du mal à voir d’où elle est partie et ce qu’elle a été et se sentirait donc inévitablement en décalage par rapport à celle qui lui succède. Peut-être est-ce simplement inné d’être particulièrement préoccupé, et donc en état d'alerte permanent, sur ce sujet. Après tout, la transmission du savoir d’une génération à la suivante n’est-elle pas ce qui distingue principalement les hommes des animaux ?

Comment expliquer les problèmes de comportements des petits français à l’école ? Les méthodes pédagogiques sont régulièrement mises en cause : on les juge souvent trop laxistes. On n’exigerait plus rien des enfants, tant à la maison, qu'à l'école. Il n’y a plus de devoirs à faire à la maison à l’école primaire, par exemple. Autre exemple, on ne pratique plus d’exercices répétitifs, jugés ennuyeux,  pour ancrer les connaissances de bases, grammaticales ou mathématiques. Les enfants n'auraient donc plus aucun repère. Ils ne pourraient plus se confronter, par la suite, aux difficultés de l'existence. D'où leurs problèmes existentiels et comportementaux.
Mais d’où viendrait cette extrême attention que l'on porte à l'enfant, cette préoccupation visiblement négative pour sa construction? On cite alors l’influence de Rousseau…
 

Voici un extrait tiré du plus célèbre traité d’éducation français : Emile ou de l’éducation de J.J. Rousseau publié pour la première fois en 1762.
 

« La lecture est le fléau de l'enfance, et presque la seule occupation qu'on sait lui donner. À peine à douze ans Émile saura-t-il ce que c'est qu'un livre. Mais il faut bien au moins, dira-t-on, qu'il sache lire. J'en conviens: il faut qu'il sache lire quand la lecture lui est utile; jusqu'alors elle n'est bonne qu'à l'ennuyer. (…)

Si l'on ne doit rien exiger des enfants par obéissance, il s'ensuit qu'ils ne peuvent rien apprendre dont ils ne sentent l'avantage actuel et présent, soit d'agrément, soit d'utilité; autrement quel motif les porterait à apprendre? L'art de parler aux absents et de les entendre, l'art de leur communiquer au loin nos sentiments, nos volontés, nos désirs, est un art dont l'utilité peut être rendue sensible à tous les âges. Par quel prodige cet art si utile et si agréable est-il devenu un tourment pour l'enfance? Parce qu'on la contraint de s'y appliquer malgré elle, et qu'on le met à des usages auxquels elle ne comprend rien. Un enfant n'est pas fort curieux de perfectionner l'instrument avec lequel on le tourmente; mais faites que cet instrument serve à ses plaisirs, et bientôt il s'y appliquera malgré vous.

L'intérêt présent, voilà le grand mobile, le seul qui mène sûrement et loin. Émile reçoit quelquefois de son père, de sa mère, de ses parents, de ses amis, des billets d'invitation pour un dîner, pour une promenade, pour une partie sur l'eau, pour voir quelque fête publique. Ces billets sont courts, clairs, nets, bien écrits. Il faut trouver quelqu'un qui les lui lise; ce quelqu'un, ou ne se trouve pas toujours à point donné, ou rend à l'enfant le peu de complaisance que l'enfant eut pour lui la veille. Ainsi l'occasion, le moment se passe. On lui dit enfin le billet, mais il n'est plus temps. Ah! si l'on eût su lire soi-même! On en reçoit d'autres: ils sont si courts! Le sujet en est si intéressant! on voudrait essayer de les déchiffrer; on trouve tantôt de l'aide et tantôt des refus. On s'évertue, on déchiffre enfin la moitié du billet: il s'agit d'aller demain manger de la crème... on ne sait où ni avec qui... Combien on fait d'effort pour lire le reste! »

Rousseau, Emile ou de l’éducation, 1762.


Rousseau passe pour être le premier à vraiment mettre en évidence le bien-être de l’enfant et l’attention dont il doit faire l’objet de la part des adultes. Accordons-lui sur ce point tout le crédit qu’il mérite.

Les préceptes éducatifs avancés ici par Rousseau paraissent tout à fait louables.

Ils semblent privilégier avant tout autre chose la personnalité de l’enfant : «si l’on ne doit rien exiger des enfants par obéissance… ». Il faut respecter leur rythme : « A peine à douze ans Emile saura-t-il ce que c’est qu’un livre ».

Avec l’exemple de l’apprentissage de la lecture, Rousseau expose ici une vision utilitaire et plaisante de l’éducation : « L’intérêt présent, voilà le grand mobile, le seul qui mène sûrement et loin 

Il faut que la lecture, présentée ici comme une torture pour l’enfant (« fléau », « tourment », « instrument », « contraint »), présente donc un intérêt et/ou un plaisir pour l’enfant : « un avantage actuel et présent, soit d’agrément, soit d’utilité ».

Cette théorie est mise en pratique par l’idée des billets, des petits mots, que l’on adresse à l’enfant et qui l’incitent à découvrir par lui-même la lecture et à faire tous les efforts nécessaires pour déchiffrer.


L’influence de Rousseau.

On retrouve, à travers ce petit extrait tiré du célèbre traité d’éducation, le regard que nous portons de nos jours sur l’enfant et quelques principes du système éducatif que nous leur appliquons.

Ainsi, cette volonté de voir l’enfant être l’initiateur de son propre savoir prend sans doute origine dans la lecture de L’Emile dans lequel on trouve : « J’appelle plutôt gouverneur que précepteur, le maître de cette science, parce qu’il s’agit moins pour lui d’instruire que de conduire. Il ne doit point donner de préceptes, il doit les faire trouver ».

Ainsi cette volonté de faire de l’école un lieu purement dédié à l’utilité où, par extension, au bout du parcours le « débouché » professionnel rémunérateur est le Graal. Le but de l’école pour bon nombre d’élèves, lorsqu’on leur pose spontanément la question, est d’apprendre un métier. Beaucoup de parents et d’élus s’interrogent dans le même ordre d’idée sur la pertinence d’aborder certaines œuvres littéraires. Les enfants relaient ces interrogations par des jugements péremptoires : « ça ne me servira à rien plus tard ».

Ainsi la volonté, en prolongeant l’utilitarisme, d’abaisser encore l’âge pour l’orientation vers les filières professionnelles, afin de permettre à l’enfant d’entrer le plus tôt possible dans le domaine du concret alors qu’il n’est pas entré tout à fait encore dans l’adolescence.

Ainsi cette volonté de ne pas ennuyer l’enfant à l’école par des exercices rébarbatifs, répétitifs. L’enfant doit prendre du plaisir en apprenant et se rendre en classe sans appréhension sinon il ne fera aucun effort. Il faut lui donner le goût de l’apprentissage par des « activités » la plupart du temps en groupe.
 

Rousseau aurait-il été mal lu ? Est-il applicable ?

Commençons déjà par rappeler que l’enfant dont parle Rousseau est un enfant imaginaire, un concept : tout ne repose dans cet ouvrage que sur des hypothèses. Si les principes apparaissent comme louables, ne serait-ce pas justement parce qu’il s’agit d’une théorie, d’une hypothèse ?

Rousseau est très clair dans les premières lignes de son essai. Son traité s’applique à un petit enfant de la noblesse : « Le pauvre n’a pas besoin d’éducation ».

Il est confié dès sa naissance à un précepteur. Ce dernier doit être jeune pour qu’il puisse devenir un compagnon partageant tout avec son disciple. Il le suivra jusqu’à son âge adulte, ses vingt cinq ans. On mesure la différence entre ce petit Emile et les rapports qu’il entretient avec son gouverneur et ceux que peut entretenir un élève d’aujourd’hui avec ses maîtres, instituteurs, professeurs au milieu d’une classe de 35 camarades tout au long de trois trimestres tronçonnés par des périodes de 15 jours de vacances.

Chez Rousseau, les parents sont retirés de l’équation, ce qui simplifie, pour le gouverneur, considérablement les choses. Il n’y a ainsi plus qu’un seul discours, qu’un seul modèle : pas de risque de confusion d’autorité.

Emile vit et grandit dans une monarchie absolue. Il sera un sujet du roi de France et n’aura donc pas un rôle de citoyen. Appartenant à la noblesse, il ne travaillera pas mais « s’occupera » avec les activités de son rang comme la chasse par exemple. Si le gouverneur lui apprend un métier, celui de menuisier, ce n’est pas parce qu’Emile y est contraint par sa condition et pour gagner sa vie, c’est pour mieux enseigner le métier et les devoirs de l’homme. Point de responsabilité civique, point de responsabilité professionnelle et économique pour Emile. On mesure que les déterminations sociales et politiques ont bien changé depuis l’époque de Rousseau.

Le plus grave concernant l’Emile de Rousseau reste un contresens majeur : Rousseau serait le partisan de la liberté totale pour les enfants. Laisser tout faire aux enfants et se soumettre à tous leurs caprices.

L’éducation selon Rousseau n’a qu’un but : former un homme libre capable d’affronter les aléas de l’existence.

Pour le philosophe, il n’existe qu’un moyen pour y parvenir : respecter la liberté de l’enfant. Cependant, Rousseau fait bien la distinction entre les besoins naturels de l’enfant (la liberté est le premier de ces besoins) et la satisfaction de ses désirs. Ceux qui satisfont tous les désirs de l’enfant, le rendent esclaves de ces mêmes désirs.

Dans le Contrat Social, Rousseau écrit : « L’impulsion du seul appétit est esclavage, et l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ». Finalement, Emile aborde ce principe politique sur le plan de l’éducation. La vraie liberté est celle qui consiste à n’être soumis qu’aux lois de la nature.

Rousseau écrit dans l’Emile : «  Votre enfant ne doit rien obtenir parce qu’il le demande, mais parce qu’il en a besoin, ni rien faire par obéissance, mais seulement par nécessité. Ainsi les mots d’obéir et de commander seront proscrits de son dictionnaire, encore plus ceux de devoir et d’obligation ; mais ceux de force, de nécessité, d’impuissance et de contrainte y doivent tenir une grande place ».

C’est donc beaucoup plus subtil qu’il n’y parait et quant on lit l’Emile, on se rend compte que l’éducation avancée par le gouverneur est quelque peu, … rude…

Finalement… 

La finalité du projet éducatif de Rousseau, former un homme libre capable de se défendre contre toutes les contraintes de la vie, correspond bien, encore, à la finalité de notre projet éducatif (espérons-le).

Le problème ne réside-t-il donc pas dans le fait d’avoir voulu appliquer des méthodes relevant de la théorie, n’ayant jamais été vérifiées, et dans des conditions d’application pratiques sans aucun rapport avec celles d’origine, et dans un univers socialement et politiquement différent ?




c'était mieux avant

mardi 7 janvier 2014

Pour 2014...

Des vœux du peuple, pour le peuple, et par le peuple...



Chers soutiens,


En ces premiers jours de 2014, nous vous souhaitons une très bonne année.


Nous en profitons également pour souhaiter la bienvenue à celles et à ceux qui nous ont rejoints récemment. 


En 2014, hélas, il y a de fortes chances que nous continuerons de penser que:


- nous ne tirons pas assez d'enseignements de nos auteurs du passé... et que nous ne respectons donc pas les années écoulées sur les bancs de nos écoles.

- nos institutions et leurs principes mériteraient qu'on les applique ne serait-ce que par souci de cohérence... (et aussi parce qu'ils ne sont pas si mauvais que cela, surtout si l'on compare avec ce qui se pratique sous d'autres cieux...)

- nous devrions, citoyens, nous montrer plus exigeants envers nos élus...

- nos médias de masse nous méprisent souvent par leurs choix éditoriaux et par le traitement de certaines informations...



Aussi, nous continuerons par l’intermédiaire des espaces d'expression disponibles de:


- redonner à lire des extraits de nos écrivains les plus emblématiques pouvant nous proposer encore quelques éclairages sur nos temps présents.

- rappeler les textes fondamentaux qui devraient toujours orienter les décisions, les orientations de nos élus.

- diffuser encore notre charte de représentant du peuple... et vous inciter à la critiquer, commenter, partager...

- relayer des analyses, des approches, des informations, échappant totalement ou partiellement aux grands médias traditionnels.



Nous ne sommes que quatre pour le moment à faire vivre cette blog. Bien que de sensibilités politiques différentes, nous nous retrouvons sur des valeurs communes : la curiosité, la vérité, la confiance en l’idée d’un honnête homme, la raison, la tolérance. Des valeurs puisées dans les mouvements culturels du passé, qui ont forgé et forgent encore notre quotidien : Humanisme, Classicisme, Lumières.


Ce qui nous anime c'est de tenter de mettre en évidence des points communs, des affinités, afin de sortir des débats souvent stériles entre partis. Les partis pensent chacun détenir la vérité mais il ne s’agit que d’une vérité, leur vérité. Les partis nous paraissent parfois oublier que « l’affrontement » politique ne consiste pas dans la victoire de leurs idées sur celles des autres mais dans l’amélioration des conditions de vie des citoyens.


Ici, point d'insultes. Point de menaces. Les commentaires de ce type sont systématiquement supprimés.


Si votre engagement rejoint le nôtre, si vous avez quelque principe en commun avec nous, devenez membre du blog, rejoignez notre page Facebook, rentrez dans notre cercle Google plus!


A bientôt.


Bien à vous et encore bonne année.


L'équipe d'Article Deux.

samedi 4 janvier 2014

4 janvier 1960: Une mort absurde.


L'écrivain Albert +Camus trouve la mort le 4 janvier 1960 dans un accident de voiture.

Albert Camus est né en 1913, en Algérie Française, dans une famille modeste. Son père, ouvrier agricole, meurt en 1914 au front; sa mère, femme de ménage est analphabète.
 



Après l'obtention d'une bourse pour le lycée d'Alger, Camus poursuit ses études en philosophie à l'université, études troublées par des problèmes de santé liés à la tuberculose.

Pendant l'occupation, Camus assume la rédaction en chef du quotidien clandestin résistant, Combat.

Ses principales oeuvres sont L'Etranger, La Peste, La Chute, pour les romans, Le mythe de Sisyphe, L'Homme Révolté pour les essais et Caligula pour le théâtre.

Camus aborde dans ses écrits, la solitude de l'homme, l'absurde, l'engagement, les rapports entre morale et politique.

 
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Avant de lire deux extraits, retenons trois citations de l'écrivain récompensé par le prix Nobel de littérature en 1957: 

 "Les hommes doivent porter la responsabilité de leurs privilèges."

"L'argent a des devoirs."

"Il n'y a ni justice ni liberté possibles lorsque l'argent est toujours roi."
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Voici un extrait d'un article paru dans le journal Combat, en réaction au lancement de la première bombe atomique américaine sur le Japon, le 6 août 1945. Les vœux d'Albert Camus d'une "véritable société internationale" ne seront pas exaucés.

Le monde est ce qu'il est, c'est-à-dire peu de chose. C'est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d'information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique. On nous apprend, en effet, au milieu d'une foule de commentaires enthousiastes que n'importe quelle ville d'importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d'un ballon de football.

Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l'avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l'utilisation intelligente des conquêtes scientifiques.


 En attendant, il est permis de penser qu'il y a quelque indécence à célébrer ainsi une découverte, qui se met d'abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l'homme ait fait preuve depuis des siècles. Que dans un monde livré à tous les déchirements de la violence, incapable d'aucun contrôle, indifférent à la justice et au simple bonheur des hommes, la science se consacre au meurtre organisé, personne sans doute, à moins d'idéalisme impénitent, ne songera à s'en étonner.


 Les découvertes doivent être enregistrées, commentées selon ce qu'elles sont, annoncées au monde pour que l'homme ait une juste idée de son destin. Mais entourer ces terribles révélations d'une littérature pittoresque ou humoristique, c'est ce qui n'est pas supportable.


 Déjà, on ne respirait pas facilement dans un monde torturé. Voici qu'une angoisse nouvelle nous est proposée, qui a toutes les chances d'être définitive. On offre sans doute à l'humanité sa dernière chance. Et ce peut-être après tout le prétexte d'une édition spéciale. Mais ce devrait être plus sûrement le sujet de quelques réflexions et de beaucoup de silence.(...)


Qu'on nous entende bien. Si les Japonais capitulent après la destruction d'Hiroshima et par l'effet de l'intimidation, nous nous en réjouirons. Mais nous nous refusons à tirer d'une aussi grave nouvelle autre chose que la décision de plaider plus énergiquement encore en faveur d'une véritable société internationale, où les grandes puissances n'auront pas de droits supérieurs aux petites et aux moyennes nations, où la guerre, fléau devenu définitif par le seul effet de l'intelligence humaine, ne dépendra plus des appétits ou des doctrines de tel ou tel État.


Devant les perspectives terrifiantes qui s'ouvrent à l'humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d'être mené. Ce n'est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l'ordre de choisir définitivement entre l'enfer et la raison. 


 Albert Camus, Editorial du 8 août 1945 du journal Combat.

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Par les temps présents et les récentes polémiques concernant les gestes de ralliement des "admirateurs" de Dieudonné, il serait bon de relire La Peste dont nous proposons ici la fin. L'histoire des hommes est un éternel recommencement.  
« Ecoutant, en effet, les cris d'allégresse qui montaient de la ville, Rieux se souvenait que cette allégresse était toujours menacée. Car il savait ce que cette foule en joie ignorait, et qu'on peut lire dans les livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu'il peut rester pendant des dizaines d'années endormi dans les meubles et le linge, qu'il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse. »
Albert Camus, La Peste, 1947.
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Enfin, pour ceux qui veulent poursuivre encore un peu avec Albert Camus, voici un lien vers un extrait de L'Homme Révolté: Un homme qui dit non.

mercredi 1 janvier 2014

Tribune libre à une lectrice: "Pourquoi je soutiens Dieudonné..."

Nous avons publié sur notre page Facebook, ces derniers jours, quelques liens à propos de la polémique de la "quenelle" de +Dieudonné. En réaction, à nos commentaires de désapprobation des actions et des paroles de Dieudonné,  nous avons reçu ce témoignage. Nous avons choisi de le diffuser. Peut-être pourra-t-il servir d'enseignement?: "Pourquoi je soutiens Dieudonné". 




"Je tiens à vous faire part de mon expérience. J’ai choisi votre site parce qu’il est encore confidentiel et que je ne mesure pas encore tout à fait l’ampleur de ce qui m’arrive. Vous diffuserez ou non ce message, peu m’importe, mais j’éprouve le besoin intense de me livrer spontanément, après les deux jours de fièvre foudroyante dont j’ai été l’objet.

Voilà. Je viens de vivre une véritable illumination : je suis convaincue désormais de la parole et de la mission de +Dieudonné.

Subitement. Je ne m’y attendais pas. Est-ce la vision de ce footballeur français qui depuis un pays étranger a pratiqué le geste de ralliement du grand humoriste anti-système ? Un joueur qui a toujours été des bons combats, qui a toujours su respecter tous ses engagements tout au long de sa carrière ? Un homme qui par son éloquence et par ses actes a toujours su mettre en avant son intégrité et sa valeur humaniste ? Sans doute. Je ne peux vraiment vous le dire.

Est-ce plutôt une suite de commentaires désordonnés que j’ai pu lire, entendre, ici, là, partout ? Je n’en sais pas plus. Peut-être est-ce un ensemble de choses, un contexte général. Finalement, je m’en moque. A quoi bon chercher à connaître les fondements de ses sentiments, de ses convictions ? Je ne cherche même plus à expliquer la transformation de mon âme car je suis dorénavant libérée.

Cette révélation me soulage. Elle apaise un esprit jusque là torturé par l’incompréhension du monde dans lequel il vivait. J’avais cherché dans la philosophie, dans la science, et même dans l’histoire, l’explication de la guerre, de la famine, de la misère, de la souffrance, de la maladie, du chômage, du mensonge, de la torture, de l’esclavage, de la barbarie, de la bêtise, des crises économiques, des catastrophes naturelles, … en vain. La raison n’a pu en rien m’aider à comprendre la fatalité du monde.

Maintenant, grâce à Dieudonné, JE SAIS. C’était si simple. Ce fardeau d’incompréhension qui m’écrasait depuis mon adolescence s’est envolé. Toutes les malédictions qui s’abattent sur les hommes depuis la nuit des temps ne sont que le fruit d’un vaste complot judéoisraélosionistosémite. Voilà le fameux système identifié, révélé, démontré, admirablement par le Brillant Comique. Un système contre lequel il faut, bien évidemment, lutter.

En regardant, les vidéos du maître, j’ai vu la conviction, la persuasion, dans son regard pénétrant. Cet homme ne peut se tromper. Je le sais. Il sait. Il est investi. Je comprends ceux qui ne sont pas encore touchés par l’infaillibilité du Grand Homme. J’ai fait partie des sceptiques. Mais je ne m’inquiète pas. Son talent, son aura sauront venir à bout de ceux qui doutent et refusent de se laisser mener sagement vers la vérité. Un jour, tous verront que l’Optimiste c’est lui. La nature humaine est bonne, fiable, portée vers la vertu. Et si la nature humaine ne peut se dévoiler sous ce jour c’est qu’elle en est empêchée par de vils instigateurs du mal qui œuvrent dans l’ombre, depuis le pays qu’ils se sont donné en 1947.

Et depuis que j’ai assimilé cela, c’est comme si un fleuve de connaissance absolue coulait dans mes veines et animait mon cœur. Le peuple dont il est question a toujours tiré les ficelles du monde à son avantage. Pour le moment, l’Illustre Barbu de Youtube, mon nouveau guide, ne peut aller au bout de ses prophéties tant il est ostracisé, vilipendé, outragé. C’est le propre des grands leaders que de subir l’avanie de ses contemporains. Il prend sur lui la bêtise des hommes de son temps.

Qu’importe ! Il en sera récompensé au centuple par une prospérité inégalée. Une prospérité que prépare d’ailleurs déjà son épouse, telle une domina romaine bonne et loyale maitresse du foyer, en déposant comme marque (auprès des instances représentatives du système commercial pourtant honni), les moindres slogans et gestes du Vénérable Propagateur de la Juste Parole. Pour mieux lutter contre un système, il faut en profiter au maximum. Cette évidence me paraissait suspecte mais j’ai choisi de remettre entre les mains du Serein Pédagogue, ma confiance totale et aveugle dans un but de bien-être existentiel manifeste.

Le peuple, dont il est question, est, et a toujours été, le maître du monde. Grâce au Majestueux Amuseur, j’ai deviné par moi-même que le peuple juif avait sciemment organisé son propre génocide entre 1941 et 1945. Les démonstrations de Dieudonné me pénètrent désormais et je sais qu’il ne peut en être autrement. Par moi-même, j’ai découvert. J’ai été percé par la rayon suprême du savoir absolu. Pourquoi le peuple juif ne s’est-il jamais rebellé et s’est-il laissé conduire à la mort ? Parce qu’il tirait les ficelles. Comment imaginer qu’un peintre raté ait pu, à lui seul, avec quelques sbires dégénérés, monter une opération d’une telle envergure ? Il fallait rien de moins que les fonds et les instances d’une organisation mondiale secrète pour réussir à bien un tel projet, ne serait-ce que sur quelques années. Les nations les plus civilisées du monde d’alors ne se seraient-elles pas mobilisées plus tôt et avec plus de force pour enrayer l’élimination massive des peuples juifs d’Europe ?

Le but de ce sacrifice ? Encore une fois cela m’est apparu dans une fulgurance émotionnelle passagère : Avoir l’impunité politique, diplomatique, financière, artistique pour un millénaire par le statut de victime ultime qui sera alors indissociable du juif. N’est-ce pas pour "eux " que l’on a inventé le concept de crime contre l’humanité ? Pourquoi, puisque l'homme est bon, n'a-t-on pas défini ce principe avant?  Ce ne peut-être uniquement qu'en raison d'une sournoise manipulation.
Il s'agissait d'attendre le bon moment. Il fallait qu'ils puissent être les seuls bénéficiaires de cette invention suprême.   Cette Invention n’avait que pour unique but pernicieux d’effacer de la mémoire du monde les autres massacres, déportations, des autres peuples tout au long de l’histoire. D’ailleurs, moi-même, je commençais à oublier l’esclavage de masse des sociétés antiques, l’anéantissement des populations autochtones d’Amérique après l’arrivée des blancs sur leur continent, et l’utilisation des Africains comme main d’œuvre servile par les peuples d’Europe jusqu’au XIXè siècle. C’est ce concept de "crime contre l’humanité" qui a fermé les yeux des hommes de bonne volonté aux autres crimes de l’Histoire. Et tout cela pour la supériorité du peuple juif que nous voyons outrageusement et que nous subissons à chaque minute.
Et si l'on continue dans des tribunaux internationaux de juger de crimes odieux contre l'humanité et sans rapport avec "eux" ce n'est que pour donner le change, sans aucun doute. Il n’y a pas d’autre possibilité. C’est limpide parce que c’est certain. J’en suis convaincue.

Si je ne vois plus d’autres explications aux malheurs des temps présents c’est bien parce qu’il n’y a pas d’autres explications. Non ? Vous sentez bien au fond de vous-même que cette argumentation est imparable.

Désormais, je perçois le sens de photos comme celles-ci qui avant me jetaient dans des affres de perplexité et des abimes d’incompréhension :



Cette enfant, victime volontaire du typhus dans un camp d’extermination, doit être, avec courage et honneur, dénoncée aujourd’hui pour ce qu’elle a été : un agent du formidable système enserrant le monde dans ses tentacules.

Je me sens libre grâce au vénérable Leader de la Quenelle. L’objectif est clair : dénoncer ce système qui me pourrit l’existence au quotidien. Ne me demandez pas comment mon existence est pourrie au quotidien parce que maintenant je le sais, non, je le sens.  Dorénavant pour moi, il n’y a plus de "comment ?" et encore moins finalement de "Pourquoi ?".

Je me sens d’autant plus libre que l’Imparable Meneur nous dicte nos actes. Avec ses mots francs et proches du peuple, "pisser à la raie", "lancer des seaux de merde à la gueule", je mesure mieux les ennemis à combattre et les actions à mener. Des actions simples, peu nombreuses et propices à des changements radicaux et immédiats.

D’abord, se prendre en photo en train de glisser des gestes obscènes à l’insu de personnalités, publiques ou non, emblématiques du complot international.

Ensuite, envoyer de l’argent au Perspicace Révélateur pour qu’il puisse servir utilement sa cause : payer les injustes amendes et les procès que, modeste martyr, il accepte de mener pour nous et nos souffrances.

Enfin, acheter les DVD ou les places de ses spectacles directement en vente sur son site officiel.

Tout cela dans le but évident et flagrant de proposer au peuple de France un monde meilleur de paix et d’entente entre toutes les communautés,... sauf une évidemment.

Voilà. "

@Amel_Bèche. Villejuif
Nous précisons que la photo mentionnée est référencée ici: http://k00ls.overblog.com