Google+ Article deux: mars 2014

samedi 29 mars 2014

29 mars 1919. Acquittement de Raoul Villain.

Jean Jaurès apparait en 1914 comme le dernier obstacle à ce qui va devenir le premier conflit mondial. La guerre est dans les esprits depuis de nombreuses années et semble inévitable et pourtant Jaurès, leader des socialistes, ne ménage pas ses efforts à prêcher en faveur de la paix.



Raoul Villain, homme de 29 ans, quelque peu déséquilibré et surtout enfiévré par les discours nationalistes, tire sur Jaurès, le 31 juillet 1914, le tue, et se laisse arrêter sur les lieux des faits.

L’homme passe toute la durée du conflit dans sa cellule et ne connaît rien des dangers et des horreurs des tranchées que subissent tous les autres hommes de sa génération. Il comparait, enfin, à partir du 24 mars 1919 au Palais de Justice de Paris pour homicide volontaire.
Les représentants de la partie civile ne demandent pas la condamnation à mort de Villain dans la mesure où Jaurès était un opposant à la peine capitale.
Les débats deviennent politiques. Les propos des socialistes qui viennent témoigner choquent un public qui encense, en cette période de lendemain de guerre, les valeurs guerrières et victorieuses du pays. Villain, quant à lui, met calmement en avant son patriotisme. Des médecins déclarent également une altération de sa responsabilité du fait d’une hérédité chargée. La défense demande l’acquittement.
Le jury, le 29 mars 1919, auquel on a demandé de déterminer si Villain a commis un homicide volontaire avec préméditation sur la personne de Jaurès, répond « non ». Villain est acquitté. Mme Jaurès, partie civile, et qui a perdu son fils, tué au front en 1917, est condamné aux dépens, c'est-à-dire qu’elle doit payer les coûts liés au procès.
Le 6 avril suivant, une manifestation, à laquelle participent des poilus, est organisée à Paris pour protester contre cette décision judicaire.

Lire: 31 juillet 1914: Mort de Jean Jaurès

Lire: Jaurès: Qu'est-ce que la République?

jeudi 20 mars 2014

Charte: Article trois

En cette année électorale, il est plus que jamais nécessaire de rappeler à nos élus les principes de notre République. Il est plus que jamais nécessaire de leur rappeler leur mission. Face à la défiance grandissante dont ils sont l'objet il convient de leur montrer que nous, citoyens, attendons d'eux une conduite irréprochable dans la conduite des affaires publiques.


Article trois de la charte de représentant du peuple:
En respect des valeurs de la République, l’amélioration des conditions de vie, morales et physiques des citoyens est la finalité unique du représentant du peuple, son idéal national. Il doit toujours établir grâce à la loi, les conditions du bien être social et l'amélioration des conditions de vie en communauté.

Montesquieu. Séparation des pouvoirs

Dans son essai intitulé De l'Esprit des Lois, Montesquieu pose le principe de la séparation des pouvoirs. On constate que ce dernier n'a rien perdu de son actualité. La liberté politique que Montesquieu définit comme le "droit de faire tout ce que les lois permettent" ne peut régner que dans un gouvernement modéré et trouve sa meilleure garantie dans l'équilibre des trois pouvoirs.



De la séparation des pouvoirs.

 Il y a dans, chaque État, trois sortes de pouvoirs : la puissance législative, la puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens, et la puissance exécutrice de celles qui dépendent du droit civil.

 Par la première, le prince ou le magistrat fait des lois pour un temps ou pour toujours, et corrige ou abroge celles qui sont faites. Par la seconde, il fait la paix ou la guerre, envoie ou reçoit des ambassades, établit la sûreté, prévient les invasions. Par la troisième, il punit les crimes, ou juge les différends des particuliers. On appellera cette dernière la puissance de juger, et l’autre, simplement la puissance exécutrice de l’État.

La liberté politique dans un citoyen est cette tranquillité d’esprit qui provient de l’opinion que chacun a de sa sûreté : et, pour qu’on ait cette liberté, il faut que le gouvernement soit tel, qu’un citoyen ne puisse pas craindre un autre citoyen.

Lorsque, dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n’y a point de liberté ; parce qu’on peut craindre que le même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques, pour les exécuter tyranniquement.

Il n’y a point encore de liberté, si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et de l’exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des citoyens serait arbitraire : car le juge serait législateur. Si elle était jointe à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d’un oppresseur.

Tout serait perdu si le même homme, ou le même corps des principaux, ou des nobles, ou du peuple, exerçaient ces trois pouvoirs : celui de faire des lois, celui d’exécuter les résolutions publiques, et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers.

Dans la plupart des royaumes de l'Europe, le gouvernement est modéré ; parce que le prince, qui a les deux premiers pouvoirs, laisse à ses sujets l'exercice du troisième. Chez les Turcs, où ces trois pouvoirs sont réunis sur la tête du sultan, il règne un affreux despotisme.


 Charles de Secondat, Baron de la Brède et de Montesquieu, De l’Esprit des Lois, 1748.


Une proposition d'axes de lecture pour les courageux qui doivent affronter les épreuves anticipées de Français. Commentaire composé. Lecture Analytique. Un plan possible. Pour des modèles de plans détaillés (avec Procédés, Analyses, Interprétations) et la méthode, un petit tour ici

Pour la première partie nous indiquons les procédés d'écriture. ( derrière le -  ) 
Pour la deuxième, les analyses. ( derrière la flèche --> )
Un peu d'effort pour compléter. 


I. Les marques de l'écriture engagée
II. Une réflexion politique propre au Siècle des Lumières
A. L’énonciation
-Présent de Vérité Générale →
 -Conditionnel
-Subjonctif
-3ème personne
A. Une interrogation sur le pouvoir
-    Thème privilégié des Philosophes
-    Référence à d’autres modèles
-     Regard sur l’extérieur. 

B. Clarté des propos
- Syntaxe. Phrases simples
- Paragraphes courts
-Présentatifs  
B. La Liberté
-     Thème principal de ce texte
-     Lien étroit avec pratique du pouvoir
-     Liberté Notion Fragile.



C. Une structure rigoureuse
-Articulation des idées. Parallélismes de construction
-Connecteurs logiques 
-Enchaînements des définitions et analyses des conséquences
- Déduction finale.

C. Rejet de l’absolutisme
-     rejet concentration des pouvoirs
-      Réflexion implicite du lecteur
-       Évite la censure
-       nécessité de modération.