Lendemain de suffrage. Lendemain de soirée électorale.
Pour la bonne marche d'une démocratie, le suffrage universel est une condition nécessaire mais pas suffisante.
Voter n'est pas la seule responsabilité du citoyen. La citoyenneté ne se limite pas au seul passage ou non dans l'isoloir.
N'oublions pas que c'est le suffrage universel (moins les femmes) qui tue la République en décembre 1848. N'oublions pas que c'est le suffrage universel qui tue la République de Weimar en Allemagne en 1933. N'oublions que tous les pires dictateurs de l'histoire appuient leur légitimité sur le suffrage.
Notre souveraineté, puisque c'est d'elle dont il s'agit, mérite beaucoup mieux que ce que nos professionnels de la politique et des médias en font.
Voter ce ne doit plus être simplement soulager sa conscience et exhiber sa carte électorale fièrement tamponnée. Les abstentionnistes ont aussi très certainement bonne conscience.
Comment expliquer encore une fois que la moitié des inscrits sur les listes électorales refusent d'exercer leur citoyenneté? Et si cette volonté de ne pas choisir exprimait un engagement politique beaucoup plus profond que celui de choisir le moindre mal? Et si cette volonté de ne pas choisir était une marque d'exigence envers des institutions inefficaces depuis des décennies?
Et si le vote blanc était réellement reconnu? Le front national serait-il si haut et confisquerait-il tous nos scrutins?
La
guerre de 1870 contre la Prusse provoque la fin du Second Empire et la
proclamation de la République, le 4 septembre 1870.
La
guerre se poursuit et Paris est assiégé à partir du 19 septembre. Gambetta,
ministre de l’Intérieur quitte la ville en ballon pour tenter d’organiser les
forces françaises depuis la Province. La capitale résiste au siège comme elle
peut mais souffre de plus en plus de la faim.
Un
armistice est négocié et la ville capitule le 28 janvier 1871. Malgré les
privations et les souffrances et l’assurance d’un ravitaillement, la population
parisienne accueille très mal cet arrêt des combats.
Les
habitants reprochent aux généraux leur manque d’initiative. L’élection d’une
Assemblée nationale, le 7 février 1871, grâce au vote de la France rurale,
donne une large majorité aux royalistes qui veulent la paix à tout prix.
L’amertume des Parisiens est à son comble lorsque cette Assemblée décide de
s’installer à Versailles par défiance du peuple de la capitale. Adolphe Thiers
est nommé chef du pouvoir exécutif et forme un gouvernement d’union nationale.
L’amertume laisse la place à la colère lorsque ce gouvernement décide de
supprimer la solde des gardes nationaux parisiens puis décréter la fin du
moratoire sur les loyers. Le petit peuple de Paris se retrouve dans une
situation matérielle désastreuse.
Le
18 mars marque le début du soulèvement de la ville de Paris. Thiers décide ce
jour là de confisquer les canons de la garde nationale de la butte Montmartre,
canons qui avaient été financés par une souscription des habitants pour
défendre la ville contre l’ennemi prussien.
Deux
généraux qui avaient donné l’ordre de tirer sur la foule et auxquels les
soldats n’ont pas obéi, sont fusillés le soir même.
Un
comité central de la garde nationale s’installe à l’Hôtel de Ville et annonce
l’élection d’un conseil municipal de la Commune de Paris. Les élections ont
lieu régulièrement le 26 mars mais avec une forte abstention. Organe législatif
et exécutif, la « Commune », est officiellement proclamée le 28 mars
et elle regroupe toutes les tendances révolutionnaires. Les élus modérés peu
nombreux refusent de siéger.
Les
membres de la Commune, bien que de tendances très différentes, s’entendent sur
la laïcité de l’école et de l’Etat, sur un moratoire des loyers, sur
l’autonomie de toutes les municipalités du pays, sur les coopératives
ouvrières, sur la journée de travail à 10 heures, et sur l’interdiction du
travail de nuit et des amendes patronales.
Dans
plusieurs villes de Province, Lyon, Marseille, Le Creusot, Limoges, des
mouvements communalistes se manifestent mais échouent très rapidement.
Les
« Communards », ainsi que les désignent leurs ennemis, se retrouvent
isolés du reste du pays et vont devoir faire face à la lutte armée contre la
troupe versaillaise du gouvernement de Thiers.
Lecture de la version originale sur format numérique (sacrilège) du roman World War Z de Max Brooks
La mode des zombies depuis des décennies ne faiblit pas.
Révéler que cette figure du cinéma d'épouvante est une métaphore de la société de consommation est devenu un cliché. Le zombie symboliserait l'asservissement de l'être humain à la satisfaction de ses pulsions, de ses désirs, de ses besoins. La métaphore touche alors à l'hyperbole puisque le zombie est uniquement mue par le besoin de se repaître de chair fraîche. Il s'agirait d'illustrer que l'homme moderne ne réfléchit plus. Il est soumis à la télévision, à la publicité et se contente, puisqu'il n'est plus, dans nos sociétés occidentales industrialisées, préoccupé par sa survie, de satisfaire des désirs, des besoins futiles, factices, sans questionnement sur son environnement et sa place dans son univers social.
On peut y voir aussi le symbole du conformisme voire du racisme. La victoire de la bêtise sur l'intelligence, de la barbarie sur la civilisation. Le zombie n'attaque en effet jamais ses congénères. Il ne s'en prend qu'à l'être humain bien vivant. Celui qui pense, celui qui a toutes ses facultés mentales, celui qui est différent de la majorité.
Les œuvres consacrées à la figure du zombie s'appuient toujours sur le même schéma narratif, un groupe de survivants confronté dans un cadre spatial précis à des hordes de morts-vivants. L'intérêt du renouvellement de ces productions réside principalement dans l'amélioration des effets spéciaux et des maquillages propres à effrayer le spectateur ou le téléspectateur. Quelques visions d'épisodes de la dernière série en date, The Walking dead confirment cette idée.
The Honest Trailer, The Walking Dead. Attention Spoilers...
Le film Word War Z avec Brad Pitt également visiblement.
Ce n'est pourtant pas le cas du tout du roman dont le film est supposé être l'adaptation. A part le titre, aucun point commun entre les deux œuvres. C'est bien dommage car l'ouvrage de Brooks présente une approche originale du thème zombie.
Le récit, comme son nom l'indique, propose une vision planétaire de la menace zombie. Il s'agit d'un récit rétrospectif de la guerre menée contre l'ennemi zombie. Le narrateur principal compile des entretiens ou des comptes rendus de responsables politiques, de militaires, de simples témoins, à travers la planète, afin de rédiger le premier ouvrage relatant cette guerre mondiale zombie. Depuis l'apparition des premiers cas en Chine jusque la nouvelle organisation sociale mondiale. A travers les rencontres du narrateur, on mesure les épreuves traversées par l'espèce humaine.
Ici, le ressort n'est pas le suspense puisque l'introduction révèle la victoire des «vivants». Il s'agit avant tout d'une mise à distance fictive visant à porter une réflexion sur notre réalité.
C'est le principal intérêt de cette oeuvre au style sobre pour ne pas dire froid. Les chapitres sont factuels et sont parfois proposés sous la forme de l'entretien.
Intérêt civique.
Par la métaphore, l'ouvrage invite à:
S'interroger sur les risques de propagation d'une épidémie. D'un petit village isolé du fin fond de la Chine à l'échelle planétaire, on pense à nouveau à l'épisode H1N1 ou au plus récent Ebola...
Observer la difficile mais indispensable remise en cause idéologique des hommes lorsque les circonstances changent et deviennent catastrophiques. On lit l'aveuglement des dirigeants militaires qui envoient à une mort certaine des milliers de soldats non préparés et mal équipés face à un ennemi inédit. On pense aux combats des tranchées de la Première Guerre mondiale et aux offensives meurtrières et inutiles. On mesure l'absence d'anticipation, de prévisions, de réserves, le mépris des hommes pour leur environnement. Pour que les hommes s'adaptent, il faut malheureusement qu'ils soient confrontés à l'urgence.
Observer ainsi le pragmatisme des hommes lorsque la survie de l'espèce est en jeu. L'auteur propose des chapitres cyniques et ironiques sur Israël et l'Afrique du Sud par exemple. Des antagonismes religieux, idéologiques, communautaires, racistes, peuvent-ils être définitivement mis de côté face à un ennemi commun? On pense aux alliés de la Seconde Guerre mondiale et à la guerre froide.
Critiquer notre organisation sociale et son fonctionnement. Le chapitre concernant une émission de télé réalité proposant de filmer des célébrités dans un complexe bunker ultra sécurisé réputé infranchissable est jubilatoire. Dans le cadre de la reconstruction s'opère un renversement des valeurs sociales: les métiers autrefois valorisés et à hauts salaires montrent dorénavant leur totale inutilité face à des activités pratiques et fondamentales à la survie de l'espèce.
Un faux livre d'Histoire qui incite à réfléchir sur notre quotidien. La fiction est-elle un bon moyen pour faire réfléchir?
L'affiche du film dont le titre est le même que celui du livre et qui n'a pourtant rien à voir avec lui...
Le dernier film du vieux maître
hollywoodien Client Eastwood nous plonge au cœur de la guerre en Irak, à travers
le destin d’un tireur d’élite américain renommé, véritable légende auprès de ses
camarades. Tiré d’une histoire vraie.
Autant le dire tout de suite,
Eastwood nous avait énormément déçus ces dernières années, bien qu’ayant une
énorme côte auprès des critiques français, son Million dollar Baby, Invictus ou
autre Gran torino montraient des personnages cousus de fil blanc dans des
réalisations pataudes et des messages quelque-peu
simplistes.
En retournant au film de guerre
pour la première fois depuis son diptyque lettres d’Iwo-Jima et mémoires
de nos pères , Eastwood livre, disons-le, un très bon film.
Les scènes d’action sont très
bien menées, réalistes, accrocheuses, nerveuses, et n’ont rien à envier aux
jeunes loups de Hollywood. Les scènes où le héros du film, incarné par l’acteur
Bradley Cooper, est au repos, en permission chez lui au Texas, sont très
simples, point lourdes, ni longues, bien que moins prenantes que les scènes au
combat, c'est peut-être d'autant plus malin de sa part de traiter de façon moins
cinématographique les scènes du quotidien qui sont pourtant les plus frappantes, montrant les effets secondaires de cette guerre.
Car le propos global du film est
éternel : la guerre et ses désastres pour une nation. Un pays, en envoyant des jeunes hommes plein d’idéaux
et de volonté se battre pour lui, voit revenir sur son sol ses enfants morts,
blessés, ou peut-être pire encore : survivants, traumatisés moralement. Bref, chaque soldat ne rentre jamais entier au pays, y laissant sa vie d'avant, sa chair ou
son âme au front.
Aussi, je ne comprends pas bien
la polémique autour de ce film. Eastwood ne glorifie pas les soldats ou les
américains pour les glorifier sans voir plus loin. Il rend plutôt hommage, à
la manière de mémoire de nos pères, au patriotisme et à l’amour du drapeau
de ses compatriotes, sans être dupe des ravages causés par la guerre.