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lundi 13 janvier 2014

13 janvier 1898. Zola relance "l'affaire".

  
Dans le but d’être poursuivi pour diffamation et donc de relancer les débats autour de l’affaire Dreyfus, Zola publie dans le journal L’Aurore une lettre ouverte au président de la République Félix Faure.


L'Affaire Dreyfus avait commencé en octobre 1894 avec l'arrestation du capitaine pour espionnage.
Sur fond de tensions diplomatiques avec l'Allemagne et d'antisémitisme (Dreyfus est juif), cette affaire bouleverse la France pendant des années.
Dans sa lettre ouverte du 13 janvier,  Zola dénonce l’erreur judiciaire et le parti pris de la justice militaire dans le cadre de la condamnation du capitaine Dreyfus pour espionnage.
C’est Clémenceau, éditorialiste au journal, qui en souffle le titre à son auteur : « J’accuse ». Zola utilise en effet cette anaphore à la fin de son écrit pour mettre évidence les noms de ceux qu'ils considèrent comme les vrais responsables de l'Affaire.
Avec cette publication, les passions se déchaînent vraiment et la France se coupe définitivement en deux camps : « les dreyfusards et les antidreyfusards ».
Avec cette publication volontairement diffamatoire, Zola est condamné et doit s’exiler en Angleterre mais le but est atteint: l'affaire est relancée.
En extrait voici la fin de la lettre:
  
«J'accuse enfin le premier conseil de guerre d'avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable. En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c'est volontairement que je m'expose. Quant aux gens que j'accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n'ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l'acte que j'accomplis ici n'est qu'un moyen révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la justice.
Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme.
Qu'on ose donc me traduire en cour d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour !
J'attends ».

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