Google+ Article deux: octobre 2013

mercredi 30 octobre 2013

Une Crise? Vraiment?

Petit voyage dans le temps en consultant trois précédents posts.

Les crises seraient-elles prévisibles?



  
  


  
Trois exemples parmi tant d’autres qui jalonnent l’histoire du capitalisme moderne.
  
Que peut-on conclure ?
  
Coïncidence extraordinaire : les crises boursières majeures se déclenchent très souvent au mois de d’octobre. (Les Mayas ont-ils quelques enseignements à nous transmettre?)
Les hommes n’apprennent décidément jamais rien puisque les causes et les caractères de ces krachs sont toujours les mêmes. A moins que...
Les crises ne seraient-elles pas finalement partie intégrante du système économique actuel au point que le romancier puisse en généraliser le principe? Lisons maintenant un extrait tiré de L’Argent, roman d’Emile Zola publié en 1891 c'est-à-dire bien avant les trois exemples cités ci-dessus :


"Madame Caroline leva les yeux. Elle était arrivée sur la place, et elle vit, devant elle, la Bourse. Le crépuscule tombait, le ciel d'hiver, chargé de brume, mettait derrière le monument comme une fumée d'incendie, une nuée d'un rouge sombre, qu'on aurait crue faite des flammes et des poussières d'une ville prise d'assaut. Et la Bourse, grise et morne, se détachait, dans la mélancolie de la catastrophe, qui, depuis un mois, la laissait déserte, ouverte aux quatre vents du ciel, pareille à une halle qu'une disette a vidée. C'était l'épidémie fatale, périodique, dont les ravages balaient le marché tous les dix à quinze ans, les vendredis noirs, ainsi qu'on les nomme, semant le sol de décombres. Il faut des années pour que la confiance renaisse, pour que les grandes maisons de banque se reconstruisent, jusqu'au jour où, la passion du jeu ravivée peu à peu, flambant et recommençant l'aventure, amène une nouvelle crise, effondre tout, dans un nouveau désastre. Mais cette fois, derrière cette fumée rousse de l'horizon, dans les lointains troubles de la ville, il y avait comme un craquement sourd, la fin prochaine d'un monde."


Emile Zola, L’Argent, 1891.
Bien sur, la littérature ne sert rien...

samedi 26 octobre 2013

Un professeur d'économie "génial"?


Où l’on tente de montrer la nocivité de certains messages qui circulent sur les réseaux sociaux avec le petit exemple d’un professeur d’économie « génial ».



 Certains messages proposent souvent de petites anecdotes. Ils sont accompagnés d’une photo pour capter l’attention. On relève toujours une petite mention du genre : « c’est une histoire vraie !! ». Il n’y a pas de date précise mais toujours des approximations qui hors de contexte ne signifient plus rien : « il y a quelques temps », « la semaine dernière »… On insiste sur les marques de la première personne, « je », « moi », toujours dans le but de lui donner un caractère véridique et proche. De même, on interpelle le lecteur avec les marques de la deuxième personne « tu » ou « vous » ou encore l’utilisation de l’impératif, « lisez ! » ; « n’êtes-vous pas d’accord avec ça ? ». La présence de fautes d’orthographe est peut être volontaire également pour faire crédible, donner un côté spontané…

Ces messages sont très nombreux et suscitent toujours beaucoup d’engouement. Au lieu de fournir des arguments, des remarques pertinentes, ils diffèrent sans cesse le raisonnement du lecteur, jouent sur les émotions, sur des fausses démonstrations et ne sont rien d’autres que des manipulations…

Lisons donc un exemple :


« Est-ce que cet homme est vraiment un génie? Lisez ceci car c'est réellement arrivé!


Un professeur d'économie dans un collège a annoncé qu'il n'avait jamais eu un étudiant qui avait failli son cours mais il s'est retrouvé à faillir une classe entière récemment. La classe entière avait insisté pour dire que le socialisme fonctionne et que, par conséquent, personne ne serait ni pauvre ni riche. Un égaliseur extraordinaire.


Alors, le professeur annonça : "D'ACCORD ! nous allons tenter une petite expérience en classe"… Je prendrai la moyenne de toutes vos notes. Vous aurez alors tous la même note, personne ne faillira ni n'aura un A.... (En remplaçant les dollars par des notes, on aura un résultat plus concret et mieux compris par tous).


Après le premier examen, les notes furent moyennées et tout le monde obtint un B. Ceux qui avaient étudié fort étaient déçus et ceux qui avaient étudié peu étaient ravis. Lors du deuxième examen, ceux qui avaient étudié peu, étudièrent moins et ceux qui avaient étudié fort décidèrent de prendre la route du peuple libre et étudièrent peu.


La moyenne du deuxième examen fut un D! Personne n'était content. Lors du troisième examen, la moyenne fut un F.

Pendant les examens ultérieurs, les notes ne montèrent jamais, les pointages de doigts commencèrent, les jugements dominaient les conversations et tout le monde se sentait mal. Personne ne voulut étudier pour le bénéfice de l'autre.


À la grande surprise de tout le monde, ils faillirent tous. C'est alors que le professeur déclara que le socialisme était pour faillir ultimement car lorsque la récompense est grande, l'effort pour réussir est grand aussi. Mais lorsque le gouvernement enlève toutes les récompenses, personne ne fournira l'effort ni voudra réussir.

Cela ne pourrait être plus simple.


Les 5 phrases qui suivent sont possiblement les meilleures conclusions sortant de cette expérience:

1. Vous ne pouvez pas ordonner aux pauvres d'obtenir le succès en ordonnant aux riches de ne plus en avoir.


2. Ce qu'une personne reçoit sans avoir à travailler , une autre personne doit travailler sans en recevoir la récompense.


3. Le gouvernement ne peut donner quelque chose à quelqu'un sans l'avoir enlevé à quelqu'un d'autre auparavant.


4. Vous ne pouvez pas multiplier la richesse en la divisant!


5. Lorsque la moitié du peuple perçoit l'idée qu'ils n'ont pas besoin de travailler car l'autre partie va s'occuper d'eux et lorsque l'autre moitié comprend que ça ne vaut pas la peine de travailler car quelqu'un d'autre récoltera ce qu'ils méritent par leur efforts, cela est le début de la fin de toute une nation.


Pouvez vous trouver une raison de ne pas faire suivre se message?»

*******
Une raison de ne pas faire suivre ? Non. Mais beaucoup oui.


Enumérons quelques unes parmi les plus évidentes :


Tout d’abord, l’absence de références. UN professeur. UNE classe. UN collège. « C’est réellement arrivé » mais alors pourquoi ne rien nous dire quant à la localisation de l’établissement, à l’identité de ce génie, et à la date de cette expérience ?


La traduction très approximative du document et donc un vocabulaire inadapté et une orthographe suspecte retirent toute crédibilité à la volonté de convaincre et au sérieux du message.


Comment peut-on juger un professeur d’économie qui n’a jamais vu un seul de ses élèves échouer à son cours ? Est-ce simplement crédible ? N’est-ce pas au contraire un signe de la piètre qualité de cet enseignant ? Dans toutes les classes, il y a des élèves qui sont moins bons que d’autres, moins travailleurs que d’autres. Or, avec ce professeur, tous les élèves, y compris les mauvais et les fainéants, réussissaient ; ce même professeur qui dresse l’éloge du travail accompli et de l’effort. C’est un artifice de l’argumentation pour suggérer que les contrôles sont très faciles et cela renforce donc le cuisant échec subi par tous les élèves par la suite.


Que penser d’un professeur qui influence ses élèves politiquement ? Est-ce bien déontologique ? Il se sert de ses élèves pour prouver ses convictions politiques. Ce qui, du coup, anéantit l’expérience. Comment lui faire confiance au niveau de la notation ? N’a-t-il pas eu tendance à élever le niveau des examens et à noter plus sévèrement pour prouver sa théorie ?


Comment justifier le rapprochement entre « des notes » et des « dollars », entre une monnaie et le résultat d’un travail intellectuel ? Comment mettre sur le même plan des élèves, des adolescents et des hommes soucieux en pleine réalité économique de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille ? Comment associer richesse économique et réussite scolaire ? On peut toujours gagner plus d’argent, sans aucune limite mais comment avoir 25/20 ou une note supérieure à A ?


Peut-on tirer d’un cas particulier, une généralité ? Peut-on d’un exemple, d’une observation tirer une vérité scientifique ? Surtout quand l’expérience est appliquée dans une réalité, la réalité scolaire, autre que celle dans laquelle on veut la généraliser ? Cette expérience ne peut que montrer que cette classe précise n’a pas su réagir lorsque les notes ont chuté. Un autre effectif test aurait très bien pu parvenir à une autre issue. On entend souvent parler dans le monde scolaire « d’éléments perturbateurs » ou de « têtes de classe » qui sont susceptibles d’influer sur le niveau d’une classe entière. Si cette expérience prouve une chose c’est l’absence de cohérence et de concertation entre les membres d’un groupe donné. Cela ne montre pas que le socialisme ou le communisme ne sont pas de bonnes théories politique ou économique.


D’ailleurs, le message prouve, sans s’en douter, l’inverse de ce qu’il veut démontrer. Si l’on suit la logique de la comparaison, les élèves sont le « peuple ». Il est même dit « libre » à un moment ; le peuple « non libre » étant celui qui travaille « fort » (les limites de la traduction empêche d’en être certain). Le gouvernement, l’autorité, est donc le professeur. Or le professeur indique une règle, une conduite à suivre puis… n’intervient plus. Il laisse les élèves se précipiter dans l’échec sans jamais rien faire pour y remédier. Il a pourtant de nombreux indices, les notes, pour le renseigner du niveau et de l’implication de chacun… Or, telle la main invisible, il laisse faire. Ce serait donc ici aussi la preuve que le libéralisme, ne fonctionne pas.


Un encadrement précis des élèves, l’organisation de groupes de révision, pourquoi pas par niveau, le rappel des objectifs, des cours de soutien, des heures de rattrapage, des punitions pour les plus perturbateurs, n’auraient-il pas permis la réussite de l’expérience ?


Tous les élèves ne sont pas à égalité face aux difficultés scolaires. Tous les adultes ne sont pas à égalité face aux difficultés sociales et économiques. Ne faut-il rien n'y faire?


Il est dommage que l’extrait suivant tiré Du Contrat Social de Rousseau, n’obtienne pas autant de partages sur les réseaux sociaux : il incite beaucoup plus à la réflexion.

"(…) à l’égard de l’égalité, il ne faut pas entendre par ce mot que les degrés de puissance et de richesse soient absolument les mêmes, mais que, quant à la puissance, elle soit au dessous de toute violence et ne s’exerce jamais qu’en vertu du rang et des lois, et quant à la richesse, que nul citoyen ne soit assez opulent pour en pouvoir acheter un autre, et nul assez pauvre pour être contraint de se vendre : ce qui suppose du côté des grands modération de biens et de crédit, et du côté des petits, modération d’avarice et de convoitise.

Cette égalité, disent-ils est une chimère de spéculation qui ne peut exister dans la pratique : mais si l’abus est inévitable, s’ensuit-il qu’il ne faille pas au moins le régler ? C’est précisément parce que la force des choses tend toujours à détruire l’égalité, que la force de la législation doit toujours tendre à le maintenir."


Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social, 1762.

jeudi 24 octobre 2013

24 octobre 1929. "Jeudi Noir" à Wall Street.

Déjà vu?

Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, des fortunes colossales se bâtissent sur la spéculation. A la veille des années 30, l'ambiance est surchauffée par une hausse des cours qui paraît de plus en plus superficielle.




Au début d'octobre 1929, un nombre important de porteurs d'actions décident de vendre afin de réaliser des bénéfices. Cette ten...dance a des effets cumulatifs. De petits porteurs, de plus en plus nombreux, se débarrassent de leurs titres. Le jeudi 24 octobre, ce mouvement se transforme en panique: 13 millions de titres sont jetés sur le marché. En quelques heures, les cours s'effondrent. Des fortunes entières sont englouties.

En quelques semaines, tout le système financier des Etats-Unis s'écroule: chute des banques, chute des entreprises qui sont leurs débitrices, ruine des épargnants. La surproduction américaine étant auparavant absorbée par le crédit, la réduction de celui-ci provoque une cascade de faillites.

Bientôt la crise devient mondiale. Un scénario identique se répète partout. Les Etats-Unis sont les créanciers du monde; aussi après Wall Street, toutes les places financières tombent les unes après les autres.

Au début de 1933, une personne active sur quatre est au chômage aux Etats-Unis.

La dépression économique mondiale devient très profonde et durable. Les gouvernements se montrent impuissants à la résoudre. La crise est due essentiellement à la surproduction, qui n'est plus résorbée du fait de l'arrêt du crédit. Les gouvernements ne luttent pas contre le mal en favorisant la consommation mais adoptent des politiques inverses d'économies budgétaires et de hausses des droits de douane. La situation s'aggrave donc.

L'impuissance des dirigeants a des effets politiques profonds. Pour certains, cette crise donne raison au modèle communiste. Pour d'autres, la solution se trouve dans le fascisme. Hitler parvient au pouvoir en Allemagne en 1933 sur fond de "grande dépression".

mardi 22 octobre 2013

14 octobre au 6 novembre 1907. Panique bancaire aux USA.

Le 22 octobre 1907, le marché boursier s'effondre rapidement et perd environ 50% de la valeur maximale atteinte l'année précédente.


Cette "panique" intervient en pleine période de récession. Une opération boursière, lancée le 14 octobre, est manquée contre l'entreprise "United Cooper" et déclenche des retraits massifs de capitaux dans les banques concernées par l'opération. L'effet domino est immédiat sur les établissements affiliés. En une semaine, la société fiduciaire "Knickerbocker Trust company", troisième établissement en importance de ce genre à New York s'effondre.

La panique gagne bientôt le pays entier. Les particuliers se ruent dans les banques pour retirer leurs capitaux. L'intervention du célèbre banquier J.P. Morgan enraye le processus de panique. Ce dernier injecte ses fonds propres pour soutenir le système bancaire et persuade d'autres banquiers à l'imiter.

L'absence d'un fond de garantie des dépôts explique également cette panique. Des commissions se réuniront les années suivantes pour préconiser des solutions. En 1913 sera créée La Réserve Fédérale des Etats-Unis.

samedi 19 octobre 2013

19 octobre 1987. "Lundi noir" à Wall Street.

Déjà vu?

L'annonce du déficit commercial extérieur et la hausse des taux d'intérêt américains provoquent un krach boursier. L'indice Dow Jones perd plus de 20% de sa valeur et entraîne la majeure partie des places financières du monde dans sa chute.

vendredi 11 octobre 2013

France, Etats-Unis, et paralysie budgétaire par un journaliste anglais

Article du Daily Telegraph du 2 octobre 2013.

L’Amérique à la remorque des Frenchies

La fermeture des cimetières américains de Normandie pour cause de paralysie budgétaire brise un mythe. La France serait-elle plus efficace que les Etats-Unis ? 



Charles de Gaulle, alias le Général*, n’a jamais répugné à faire du “Yankees bashing” (sauf, bien sûr, quand ça l’arrangeait d’être gentil avec l’Amérique juste pour embêter les Rosbifs).

Son antiaméricanisme a atteint son paroxysme dans les années 1960, quand il a affirmé son indépendance en retirant ses forces armées du commandement intégré de l’Otan tout en s’efforçant de débarrasser la France de la présence militaire étrangère, qui était là dans un rôle défensif depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1966, il avait appelé Lyndon B. Johnson pour lui annoncer que tous les soldats américains devaient quitter le sol français, et Dean Rusk, l’assistant de Johnson, avait eu cette réplique mémorable : “Est-ce que cela concerne aussi ceux qui y sont enterrés ?”

En fait, l’exhumation de masse n’a jamais été une option pour le Général*. Et pourtant, le 1er octobre dernier, il aurait pu saisir l’occasion. Car à cause du shut­down [la paralysie budgétaire du gouvernement fédéral américain], il semble qu’il n’y ait plus d’argent pour financer l’entretien et l’ouverture des cimetières militaires américains en France. Le 1er octobre, la célèbre forêt de croix blanches de Colleville-sur-Mer, derrière Omaha Beach, est restée inaccessible au public. Quand ils se sont présentés à l’entrée, les guides touristiques ont dû rebrousser chemin. Heureusement pour les Américains, la France leur a cédé le terrain pour leur usage permanent, sans aucune contrepartie. Personne n’oserait imaginer que les Français puissent se montrer ingrats, et fort peu diplomates, au point de venir déterrer les GI, mais on ne peut s’empêcher de se demander ce qui se passerait si cette absence de financement durait. Il faut supposer que soit des volontaires, soit l’Etat français lui-même se verraient obligés d’intervenir pour veiller à l’entretien des 9 387 sépultures.

Comme il fallait s’y attendre, la presse française a cité un restaurateur de Colleville expliquant que l’arrêt des activités administratives fédérales risque de faire du tort au commerce si les touristes ne viennent plus, mais ce n’est là qu’une démonstration de populisme journalistique. Le reporter aurait tout aussi bien pu s’adresser à une boutique locale de tondeuses à gazon dont le patron aurait déclaré que moins on tondrait le gazon du cimetière, plus cela aurait un impact négatif sur l’emploi dans la région. C’était pure sottise. La grande nouvelle, c’est assurément que l’Amérique est disposée à laisser ses problèmes budgétaires avoir de graves répercussions sur un territoire symbolique. Washington débine publiquement ses héros.

On peut dire ce qu’on veut de la France, même au beau milieu d’une énorme crise, elle veille à ce que l’essentiel fonctionne – sur un plan tant symbolique que pratique. Tout ce que les gouvernements ont l’air de faire, c’est de menacer d’imposer des réductions budgétaires, d’augmenter les impôts et de repousser l’âge de la retraite. Le vieux cliché que les Français sont les premiers à prendre au sérieux et qui veut que les Etats-Unis soient le pays de l’efficacité non-stop, où personne ne prend de vacances et où tout le monde n’a d’autre souci que de produire plus que les économies étrangères, est démenti : quand les choses se gâtent, le gouvernement américain se contente de tout arrêter et quantité de gens se retrouvent en congé sans solde pour une durée indéterminée.

Il y a en France des gens qui font tout leur possible pour mettre le pays à genoux. Des fonctionnaires qui se servent de la grève comme d’un moyen de pression pour lutter contre les réductions budgétaires annoncées. Ils appellent régulièrement leurs collègues à quitter leurs salles de classe, leurs guichets, leurs centres de tri et autres afin que tout le monde soit contraint de se passer d’administration pendant quelques jours. Mais, en règle générale, ces appels restent sans effet. C’est le revers positif de l’inefficacité supposée des Français – ils se montrent aussi nonchalants quand il s’agit de mettre le pays en panne.

Du reste, ces tentatives de paralysie françaises ont quelque chose de différent. Elles ne sont pas dues à des politiciens qui n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le prix à payer pour les services de la nation. Ce sont des arrêts décidés par le peuple pour le peuple. Plus démocratiques. Par conséquent, même la démocratie américaine, prétendument un modèle, est à la remorque de la France dans ce domaine. La statue de la Liberté est elle aussi fermée, ce qui a valeur de symbole : la classe politique américaine a l’air de dire aux citoyens américains qu’ils vivent bien dans le pays de la liberté, mais que cette dernière est trop chère. Tout comme leur santé, d’ailleurs, ce qui est à l’origine de la paralysie. Un ami américain me racontait comment, après avoir obtenu son doctorat, il avait accepté un emploi à plein-temps dans un centre de tri dans le seul but d’obtenir une couverture médicale qui lui permettrait de se faire opérer d’un cancer. Cela fait maintenant vingt ans que je vis en France, et depuis que je suis arrivé le gouvernement n’a cessé de dire qu’il n’avait pas les moyens de payer son généreux système de santé. N’empêche qu’il continue à le faire.

C’est pour ça que je dis toujours à mes amis français qu’ils ont beau se plaindre, ce qui est chez eux un passe-temps national, ils ne savent pas à quel point ils ont de la chance. Aux Etats-Unis, quand le gouvernement arrête tout, c’est pour de bon – et il viendra vous le faire savoir jusque dans la tombe.

Stephen Clarke

jeudi 3 octobre 2013

Pourquoi j'ai tué mon père


De Roy Lewis. 1960

Où comment se documenter de façon distrayante sur les origines de l'humanité. Un roman désopilant. Les personnages principaux sont des hommes préhistoriques au langage contemporain. Le décalage comique est jubilatoire...et instructif en même temps. 

Citation clé: "Back to the trees!!"


Intérêt citoyen: découvrir ou redécouvrir d'où nous venons tous. Cerner des problèmes sociaux et économiques et leur permanence dans la vie des hommes. Pression démographique. Lutte pour les ressources. Évolution technologique. Confrontation avec d'autres groupes humains. Éducation et respect des anciens...