Google+ Article deux: 2016

lundi 18 juillet 2016

Encore une fois...

Encore une fois…

Encore une fois, un attentat islamiste frappe notre pays.
Encore une fois, une tuerie de masse.
Encore une fois, la longue litanie de messages, sincères et touchants, de petits dessins poignants, tweets et posts d’anonymes ou de personnalités, niçoises, françaises ou étrangères, en signe de soutien à notre pays et à nos compatriotes, mais aussi touristes ou résidents, frappés de plein fouet.
Encore une fois, des Marseillaises, des drapeaux en berne, des minutes de silence, des rassemblements.


Me concernant, en 18 mois, sous la pluie, le soleil, le froid ou le vent, trois fois avec mes collègues nous sommes descendus, gauchement, sur le trottoir, immobiles, ne sachant pas trop quoi faire de nos bras, n’osant nous chercher du regard, pour une minute de silence (qui dure 2 ou 4 minutes, nul n’osant la briser).

Eh bah, je sais pas vous, mais moi j’en ai marre.

Marre des dessins, marre des slogans, marre des minutes et marre des drapeaux en berne.

C’est très bien, il faut être compatissant, je le suis, je l’ai été, mais ça ne suffit pas.

Car maintenant que mon profil facebook est noir ou que j’ai envoyé des « je suis niçois », je fais quoi ? On fait quoi ?

Il faut être, dussé-je le rabâcher, intraitable avec nos ennemis.

Ça suppose, selon moi, un préalable : de la cohérence.

On se dit de Droite ? Fort bien. On se dit de Gauche ? Encore mieux. On se dit même, allez, du Centre ? Va bene. Mais se dit-on cohérent ?

Comment peut-on, lorsqu’on est, en théorie, descendant du gaullisme, se précipiter à une messe médiatique dès le 15 juillet ? Quel message, quelle « storytelling » nourrit-on ? On veut flatter l’électorat conservateur attaché aux valeurs chrétiennes de notre pays ? Mais les valeurs, ça ne se montre pas à la télé, ça se pratique, ça se porte, ça s’incarne.

Etre un ancien Président, et donc un homme d’état, cela incombe de la retenue, de la mesure, et pas de la bassesse électoraliste, pour des pseudo-calculs à courte- vue, des calculs perdants d’ailleurs mais j’y reviendrai.

Donc en faisant cela, on laisse passer le message que pour répondre à l’obscurantisme de certains religieux, on opposera la bonne parole d’une autre religion : quid des autres pratiquants qui ne reconnaissent pas dans les premiers ? Quid de tous ceux qui ne se reconnaissent dans aucune des deux religions, qu’ils en pratiquent une autre ou pas d’ailleurs ? quid même des prélats et de leurs ouailles qui se voient captifs d’une sorte de meeting bis ?

Mais à Gauche, que fait-on ? On réplique illico à toutes les mesquines, pour ne pas dire indécentes, attaques de la Droite, et ainsi continue le ping-pong… N’ont-ils donc rien retenu eux aussi des images catastrophiques de l’Assemblée Nationale qui se déchirait quelques jours après les attentats dits du Bataclan, dès le lendemain du Congrès Versailles en Novembre dernier, devant la Nation ?

Cela vaut il donc la peine de s’abaisser au niveau de la Droite en de pareilles circonstances ?

Quelle mémoire de poisson rouge !

Mais cela, c’est, me direz-vous, l’écume des choses, étant entendu qu’hélas la majorité de nos concitoyens ne s’arrête plus vraiment sur les errements verbaux de nos politiques, à regret.

Alors, avec ça, comment répondre, pour nos gouvernants, à la menace qui n’en est plus une depuis 2012, à la réalité de cette guerre (guerre, conflit, guerre asymétrique…je laisse ces débats à d’autres : pour moi il s’agit bien là d’une guerre) ?

Compliqué.

Eh bien, on repart de la base.

Partons du principe que tout ne peut pas venir, et ce dans bon nombre de domaines, du haut de la pyramide. Des élites, il en faut, des modèles, on en a besoin, mais c’est à nous de nous bouger pour qu’ils se bougent, pas l’inverse. Ça ne marche pas, ça ne marche plus.

Et donc, on reste solide, soudé, mais intraitable.

Ce message étant sur facebook, commençons donc par-là : plus de blabla, du concret.

Militez, engagez-vous qui dans un parti pour le changer de l’intérieur, qui dans un syndicat, une association, ou mieux encore, à la croix-rouge, chez les pompiers, les forces de l’ordre… : chacun peut aider son prochain dans la mesure de ses moyens.

Et surtout portons ensemble nos valeurs ancestrales, nos 3 mots qui terminent en –té comme dirait l’autre, en ajoutant le quatrième, qui est le plus mis à mal : la laïcité.

Si la Droite, on l’a vu, n’est pas claire, force est de constater, de déplorer, que la Gauche ne l’est pas plus.

Idiots utiles ?

Car de petits bassesses en grands aveuglements, chacun pourra mettre des noms connus, là n’est pas mon propos, nous constatons partout des reculs sur nos valeurs. Pourquoi le taire ?

Comme le disait quelqu’un de tout sauf laïque : « N’ayez pas peur !».

Peur de quoi ? Oui de quoi avons-nous trop souvent peur à Gauche ? D’être taxé de raciste, l’insulte suprême.

Combien, combien de camarades vois-je si prompts à se révolter, selon moi à raison d’ailleurs, contre les injustices sociales même, voire surtout, quand elles sont portées par notre camp, mais rester plus que silencieux ou frileux devant la crainte d’être accusé de « faire des amalgames » et, partant, « le jeu du FN » ?

Pourquoi ?

Il y a des « Territoires perdus de la République » ? Une « France périphérique ? » Une « Insécurité culturelle » ? Un « Silence coupable » ? Une « Génération Radicale » ?

« Non… » ou au mieux « Oui, mais … » me rétorqueront bon nombre de camarades de mon parti (quand les œuvres citées entre guillemets sont pourtant issues des rangs de la gauche pour la plupart) ou de partis alliés.

C’est pourquoi la Gauche Laïque et Républicaine, se doit de répondre : « oui ». Pas pour s’y résoudre et s’en contenter, naturellement, mais pour le combattre et le dépasser.

Car c’est vrai, deux attitudes sont à adopter : soit on se terre comme une autruche, mais en ce cas on n’avance pas, soit on le reconnaît et on avance, mais en ce cas on y laisse des plumes.

Mais les plumes, ça repousse.

Au fond, sinon, qui au bout du chemin sortira gagnant de tout cela ? L’actuel premier parti de France (lors des derniers votes, et dans tous les instituts de sondage, la drogue dure de nos médiacrates et décideurs) : le FN.
Peu d’aide à attendre pour la Gauche de la part de la Droite, comme on l’a vu plus haut : tous les calculs à courte-vue de la plupart des leaders de Droite qui souhaitent être plus à droite que moi tu meurs, ne marchent pas : les gens préfèreront toujours l’original à la copie.

Et moi, comme tous les combattants anti-racistes et féministes, je ne souhaite pas me résoudre à la victoire du FN, ce qui j’ose le croire est partagé par tous à Gauche.

Alors, évidemment, il y aurait aussi énormément à dire sur nos mass médias, qui 90% du temps se font les meilleurs fondés de pouvoir de l’abrutissement des foules, sur bon nombre de sujets (tout est fric, paillettes, sensationnel et sans recul, sans dignité ni déontologie comme ce carnage l’a encore démontré ce week-end) et particulièrement celui-là, là encore c’est au citoyen d’agir : il n’est pas qu’électeur, il est consommateur, zappeur, lecteur…ou pas.

Regardez, ce n’est qu’un timide début mais France Télévision s’est excusée publiquement devant le tollé suscité par des téléspectateurs (financeurs avec leurs impôts qui plus est) devant leur traitement indigne de l’info.

Alors, oui, c’est possible, c’est compliqué, c’est long… mais en faisant bloc, en se serrant les coudes, il y a de quoi faire, vraiment ça vaut le coup, putain, largement, pour nous comme nos gosses, faut y aller, ensemble.

NB : désolé pour la longueur, j’étais pour ma part assez incapable d’écrire calmement ce w-e, préférant laisser passer la minute de silence et que ma colère s’estompe un peu.


SM

jeudi 7 avril 2016

Printemps Républicain vs Nuit Debout

A propos de la Nuit Debout. A propos du Printemps Républicain.
Voilà l'idée que l'on peut se faire lorsque l'on flâne sur les réseaux...

#PR, Des bobos politicards arrivistes.
#ND, Des chevelus sans cervelle.
#PR, Des soumis au PS et au gouvernement.
#ND, Des rêveurs utopistes.
#PR, Des inconscients encore à faire des tables rondes. 
#ND, Des fainéants profiteurs affiliés à l'extrême gauche.

Finalement,
#ND #PR, Des déconnectés de la réalité.

Deux réactions.
L'indignation de lettrés, de professeurs, d'avocats, d'anciens ministres, d'universitaires, d'anciens élus... voulant une énième association,...
La colère naissante des autres... désirant changer le système.

Des lieux différents.
Le confort de son salon. Les plateaux tv. Les studios radio. Des salles de spectacle de quartiers bobo.
La rue. Une place emblématique.

Deux objectifs.
La volonté de débattre, de discuter, de proposer... Encore... Entre gens du même monde.
Le désir d'une véritable démocratie, d'une dignité économique... Tout de suite...

Indignation passagère et volonté stérile... comme toujours.
Colère spontanée et désir inaccessible... comme toujours.

Une alternative?

dimanche 13 mars 2016

Encore un Printemps...

De la persistance des maux économiques à une déchéance globale du pays sur tous les plans. Voilà l'impression. Rien ne semble plus tenir. Les fissures de l'édifice s'élargissent. Liberté. Égalité. Fraternité. Et la Laïcité. Tout est attaqué.

Dans ce contexte, voici un énième appel. Un nouveau manifeste. Une autre profession de foi. Le Printemps Républicain est là. #printrep.  Des intellectuels, des élus, s'insurgent, s'indignent, s'agitent, se regroupent. Le 20 mars. A la Bellevilloise. A Paris. Pour la défense de la laïcité.

J'aurais aimé y trouver un peu plus, dans ce manifeste. Une approche ayant pourquoi pas un peu plus le sens du peuple, pour ne pas dire plus populaire. Les intellectuels s'émeuvent, à juste titre, pour les atteintes à la laïcité, une valeur qui les touche, mais dans ce texte républicain point d'allusion à la misère économique qui, si elle n'explique pas tout et n'excuse rien, aggrave certainement; point d'allusion à l'école qui, si elle est bien menée, est la solution pour un avenir meilleur; point d'allusion à notre Constitution qui, dans son préambule, rappelle nos textes fondateurs, nos principes et devrait être de nouveau notre point de départ ou au moins d'ancrage. Je sais bien que l'on ne peut tout dire dans un tel texte.  Mais par les temps présents, il serait sans doute bon de montrer haut et fort que la République c'est un tout.  C'est un équilibre de valeurs que l'on doit respecter. Il doit y avoir consensus sur des institutions existant pour nous encadrer et nous protéger. L'Etat est là.

Mais bon. Je suis un simple citoyen. Je ne suis pas avocat. Je ne suis pas professeur d'université. Je ne suis pas essayiste ou chroniqueur. Je ne suis pas journaliste. Je ne suis pas homme de lettres au sens large. Encore moins artiste.

Je ne suis donc pas ce que l'on appelle un intellectuel.

Je ne suis pas un ancien élu et n'aspire pas à le devenir. Je ne me considère pas comme un "acteur de la société civile" parce que je ne comprends finalement pas vraiment ce que peut bien regrouper cette catégorie.

Je suis un simple citoyen. Et c'est en tant que tel que j'ai signé ce manifeste. Après tout, il est vrai que la laïcité est un principe important de notre République et ce serait se voiler la face que de nier les remises en cause qu'il subit.

"Simple"?

Mais pourquoi donc cet adjectif au fait? Pourquoi cet emploi spontané pour qualifier la citoyenneté de ceux qui  n'appartiennent pas aux populations énumérées plus haut?

Il n'existe normalement pas de hiérarchie entre les citoyens. Non?
Comment se fait-il que certains se considèrent comme des "simples", des "lambda"? Pourtant leur civisme est irréprochable. Et pas seulement du point de vue électoral. Ils respectent les lois. Ils paient leurs impôts. Ils assurent la survie et l'éducation de leur progéniture. Ils participent au bien-être de la vie en communauté par le biais d'association de toutes sortes. En quoi sont-ils de "simples" citoyens?

Pourquoi ai-je l'impression que ces citoyens sont absents de l'élaboration d'un tel texte, qu'il n'a pas été rédigé pour eux et qu'ils ne seront pas concernés par la suite du projet? Pourquoi ai-je l'impression d'un décalage...? Encore une fois.
Où veut aller ce Printemps Républicain? Un futur parti? Un organisme de surveillance? Une association? Est-ce encore un moyen pour des intellectuels de se soulager la conscience momentanément ? Ne pouvaient-ils pas proposer d'emblée du concret au lieu de rencontres-débats-tables-rondes un dimanche après midi du mois de mars avec un gobelet à la main et le sourire aux lèvres, heureux de se trouver ou de se retrouver entre gens du même monde, au coeur de Paris?

J'ai signé avec le faible espoir que de cette initiative pourrait sortir quelque chose de bon . Parce que j'ai toujours de l'espoir en les causes nobles. Parce que cela ne me coûte rien. Parce que l'espoir c'est peut être tout ce qu'il nous reste, à nous les simples citoyens.

J'espère que, si ces mots tombent par hasard  sous les yeux de quelque initiateur du mouvement,  il ne s'en offusquera pas et que ne s'abattera pas sur moi son mépris le plus profond.  Je ne suis qu'un simple citoyen.


facebook Printemps Républicain



dimanche 24 janvier 2016

Des paroles et du buzz

Je me suis toujours demandé qui choisissait les familles, illustrant les reportages des journaux télévisés sur les thèmes les plus divers, (choix d'alimentation atypiques, frénésie des soldes, troubles du sommeil...).

Je me suis toujours demandé comment étaient sélectionnées les personnes interrogées sur les plateaux des émissions de débat.

Pas vous?

Cette semaine, lors de l'émission "des paroles et des actes", seule véritable émission politique de la plus grande chaîne du service public, une jeune femme présentée comme une enseignante et une citoyenne apolitique, (est-ce possible au passage?), a tenu un micro pendant près de 10 minutes pour énoncer plutôt maladroitement son discours, victimaire et rempli de sous-entendus, appris par coeur.

Dans les heures qui suivent, les réseaux sociaux ne manquent pas de s'emballer, et révèlent les accointances de l'intervenante avec des associations prônant le communautarisme le plus exacerbé. Ce qui confirmait ce que sa diatribe laissait supposer. Tous les mots clés sélectionnés, toutes les expressions employées appartiennent aux "éléments de langage" traditionnels d'association comme celles des Indigènes de la République ou des frères musulmans.

Au nom de la liberté d'expression, pourquoi ne pas donner la parole à cette personne face à un Finkelkraut que l'on entend partout depuis des années? C'est recevable.

Mais en ce cas il aurait fallu la présenter convenablement. Donner toutes les clés de compréhension et d'analyse aux téléspectateurs. Ou bien au moins intervenir à point nommé pour dévoiler les réelles intentions de la concernée. Au contraire, la complaisance a été totale et la tribune offerte sans questionnement.

Ici, deux possibilités. Soit l'animateur de l'émission, Pujadas, connait la biographie de l'intervenante et il s'agit d'une manipulation évidente, orchestrée sans doute pour susciter la polémique et le buzz... Soit, il ne sait rien, et prouve son incompétence.

Je me rappelle, il y a quelques semaines, un reportage du journal de 20h du même Pujadas offrant tribune à un blogueur de confession musulmane condamnant les attentats du 13 novembre. De rapides recherches dans l'historique de ce jeune homme faisaient apparaître une image bien dérangeante avec des menaces physiques et des propos misogynes. Incompétence? Malveillance?

La jeune enseignante "sans affiliation politique" dénonce un racisme latent depuis des années envers les musulmans français, victimes de discriminations à tous les niveaux et d'actes de violence en augmentation contre leur communauté. Elle critique des médias partiaux, instrumentalisés, trompant le bon peuple. Elle remet en cause les paroles de pseudo-intellectuels omniprésents (en sélectionnant trois exemples qui lui paraissent emblématiques, Zemmour, Levy, et le présent Finkelkraut,... au hasard certainement). Et elle parle d'une islamophobie d'Etat. Rien de moins.

On révèle aussi sa véritable pensée par des silences. Pour une personne évoquant "le faire société", il est étrange de ne pas entendre certaines condamnations, le rappel de quelques faits récents.

Finkelkraut, pour une fois plutôt calme, rétorque simplement qu'il faut mettre le mot racisme au pluriel.

Il aurait pu évoquer la victime du gang des barbares, celles de Merah, celles des frères Kouachi, celles de Coulibaly, celles du groupe du 13 novembre. Et l'on comprend en écrivant cette dernière phrase la tactique pernicieuse des personnes comme cette citoyenne "lambda", le piège qu'ils tendent constamment par leurs discours. Piège évité partiellement par le philosophe. Celui de la provocation et de la volonté d'affrontement direct entre les communautés. Les commentaires sur les réseaux sociaux montrent à quel point cela fonctionne parfaitement.

Quelles seront les suites de cette intervention télévisuelle soi-disant spontanée? Aura-t-on une mise au point des équipes des services de l'information de notre service public?

D.A.