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dimanche 11 janvier 2015

Je suis Charlie 3: Le plus dur commence...

Après la journée de mobilisation, historique dans son ampleur, après l'émotion, place à la raison. La déception est toujours à la hauteur des espoirs que l'on avait. Il faut donc dorénavant être vigilants, rigoureux, sinon...

La France est ce pays dont on ne peut bafouer les valeurs parce qu'elles sont historiques, universelles. La France impose le respect au monde par son passé, ses principes, son exemple. 

Au même titre que Rome ou Athènes, Paris est une ville symbole. Paris impose le respect au monde par ses révolutions, ses combats, ses élans populaires. 

Quand on blesse la France, quand on meurtrit Paris, l'humanité souffre. D'instinct, les frères humains se lèvent et viennent tendre leurs mains. 

Le 11 janvier 2015 en est une nouvelle preuve.

Prudence. Ce nouvel élan était nécessaire. Indispensable. Mais il n'est pas suffisant. 

Encore une fois, l'espoir suscité est formidable. Tout reste à faire. Ce n'est pas l'aboutissement. C'est le commencement. Les suites doivent être à la hauteur de cet élan fraternel. A nous, peuple de France, d'y veiller.

Parce qu'encore une fois le monde regarde la France, regarde Paris. Que la France et Paris redeviennent les phares des peuples du monde. Ces derniers ont montré aujourd'hui qu'ils le voulaient... Et le peuple de France qu'il le pouvait.


Paris. 11 janvier 2015. 15h30. Porte Saint Martin.
Accès impossible à la place de la République depuis de longues heures.

2 commentaires:

  1. Il y deux axes dans ce post, selon moi. L'un concerne la place de la France dans les esprits du monde, l'autre, l'avertissement que le temps de l'action, succédant au temps de l'émotion et du symbole, devra être à la hauteur. Nous sommes entièrement d'accord sur le second.
    Le premier me pose un peu plus problème dans sa formulation. Un peu trop "France centre du monde" même si c'est un peu le cas à cause des événements (événements qui, parce qu'ils ont lieu en France, occultent d'autres atrocités qui, d'un point de vue utilitariste (Mill, Bentham), sont grandement supérieures aux massacres perpétrés ici. Je pense au Nigéria.) Je pense que la France a en effet une énorme responsabilité. Elle est en situation d'être à nouveau un phare, c'est vrai. Mais aucunement en reposant sur ses acquis passés. Le contexte est loin, très loin d'être identique. Elle doit se lancer dans de "nouvelles Lumières". La liberté telle qu'on la connait aujourd'hui est une liberté qui emprunte beaucoup (trop ?) à la conception anglo-saxone. C'est une liberté qui a bien entendu ses vertus immenses mais qui, s'exerçant trop souvent au détriment d'autres valeurs de par son absolu, finit par se pervertir en tyrannie du "on fait ce qu'on veut" ou, c'est l'autre versant, se faire oublier de ceux qui la possèdent (ceux qui n'ont pas de liberté ne l'oublient jamais, ils se battent pour. Les gens libres s'y habituent et s'endorment sur eux-même. Le travail de mémoire de la journée du 7 janvier sera donc d'une importance cruciale). La France à la responsabilité énorme de maintenir le concept de liberté et d'état de droit (un des projet les plus stratégiques est celui d'un nouvel effort pédagogique sur la laïcité, passant peut-être par un enseignement du fait religieux), tout en vitalisant ses deux autres valeurs pionnières : l'égalité et la fraternité. Pas une égalité béate et absolue. Ce serait aussi délétère que la conception ultralibérale voire parfois libertarienne de la liberté, mais une égalité des chances réelles. En somme, c'est par un travail social lucide, dépolitisée que cette fois-ci la France devra briller, tout en approfondissant une conception de la liberté responsable. Il y a du pain sur la planche !

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    1. Merci pour votre intervention... avec laquelle nous sommes et total accord.

      En reprenant vos mots : "ceux qui n'ont pas de liberté ne l'oublient jamais, ils se battent pour. Les gens libres s'y habituent et s'endorment sur eux-même. Le travail de mémoire de la journée du 7 janvier sera donc d'une importance cruciale".

      Près d'un mois après les événements, on mesure toute l'ampleur de la tâche à accomplir...

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