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samedi 6 septembre 2014

Entrons dans la danse...

Les #citoyens d'aujourd'hui sont plus mesurés que leurs aînés. Vous ne trouvez pas? 


La #République est bien enracinée, la culture démocratique est forte. Le temps des barricades, des soulèvements politiques, semble lointain. La preuve? Depuis plus de quarante ans, disons le clairement, on joue du pipeau aux citoyens, ... Et le silence règne. 

Inexorablement, les désillusions succèdent aux promesses... Un camp ne vaut pas mieux que l'autre dans le respect de ses engagements électoraux... Un camp ne vaut pas mieux que l'autre pour améliorer le bien-être des citoyens... ce qui est bien le but pourtant de la gestion des affaires de l'État. 

Au lieu de crier sa colère, le citoyen s'éloigne de ses responsabilités. Il ne s'engage plus. Il milite moins. Il ne s'informe plus, ou mal, rapidement, par facilité, sans remise en question, sans confrontation... Il ne vote presque plus... «Le premier parti de France est l'abstention». Tout le monde s'est habitué à cette rengaine... 

Lassitude. Indifférence. Mépris pour ces professionnels de la chose publique si éloignés de ses réalités; connaissances sommaires de plus en plus péniblement offertes par un système scolaire en perdition; plus certainement et concrètement, réelle fatigue liée à une existence et à une survie de plus en plus difficile; le citoyen n'en est presque plus un et ne se rend même pas compte qu'il redevient un sujet... Tout doucement. Lentement... Gentiment... Il assiste au spectacle des puissants, d'un oeil distrait et las. 

Le citoyen compose alors sa propre musique dans son coin. Il s'évertue de son côté. Il se débrouille, s'accommode, tente de jouer la partition de la fraternité avec les instruments de sa façon: associations, œuvres caritatives,... parce qu'après tout on lui a enseigné les bases du solfège républicain... et puis il faut bien... 

Pourtant, il voit grand, il rêve d'orchestre, de majestueuses symphonies, d'opéras magnifiques... Quand les temps sont plus durs encore, les plaintes se lèvent un peu cependant. Il y a par moments des soubresauts, des regains d'agitation, auxquels on répond par de beaux préludes, ceux de nos institutions, ceux de nos frontons. Suivent des élans d'espoirs, des attentes, des rêves de lendemains meilleurs, ceux qui chantent... 

Et la valse des hommes en charges s'engage. Mais dans la salle de bal, toujours les mêmes. Ils s'asseyent. Ils se relèvent. Ils laissent la piste. Ils la reprennent. Ils tournent et tournent encore. Toujours sous les mêmes airs. Mais les spectateurs regardent du dehors et ne profitent point... 

Le peuple est sage désormais, disions-nous. 

C'est que le peuple croit en ces belles paroles de nos institutions, celles de nos frontons... il aime cette musique. Les danseurs ne s'y trompent pas. Voilà pourquoi ils les entonnent sans relâche. Voilà pourquoi, alors qu'ils les bafouent toujours, ils ne les effacent jamais des préambules constitutionnels et des programmes scolaires. 

Finalement, les citoyens attendent l'avènement de ces belles paroles. Ils évitent la violence parce qu'ils croient toujours en nos valeurs symbolisées par notre devise: «liberté, égalité, fraternité» et ils veulent écouter cet hymne tous les jours. On leur entonne ce refrain... et ils s'apaisent. 

Ils espèrent voir la cohérence entre cette devise, les principes, les valeurs, de leur république, et les actes de leurs dirigeants et leaders politiques,... les danseurs... 

Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Constitution de 1946 et ses droits sociaux fondamentaux. Constitution de 1958 qui rappelle le respect que l'on doit à ces textes: la mélodie est belle. Le peuple attend dehors et veut l'entendre. Mais désespère. 

Soyez prudents, les valseurs... 

Plus l'attente est grande, plus l'est l'exigence. 

Un jour, le peuple n'y tiendra plus, ne pourra plus se permettre d'être sage. Un seul refrain ne suffira plus à le jouer. Il voudra le livret en sa totalité.. Cependant, l'orchestre ne sera pas préparé; l'harmonie est chose compliquée à atteindre. Alors, le bruit l'emportera. Qu'importe, la cacophonie des commencements, d'une manière ou d'une autre, cette assistance là finit toujours par s'emparer des instruments...



Le peuple aussi veut danser

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