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lundi 14 janvier 2013

14 janvier 1914. Le travail change définitivement de sens.

Depuis le mois d’août 1913, l’industriel automobile Henry Ford expérimente le montage à la chaîne. Le travail est parcellisé. L’ouvrier reste à son poste et les pièces défilent devant lui. L’assemblage se réduit désormais à une série de gestes répétitifs et simples.


Dès le mois de janvier 1914, avec l’instauration de la première usine de ce type ; la productivité est multipliée par quatre. Le temps de montage du modèle Ford « t »passe de 6 heures à 1h30.


Le monde du travail, pour ne pas dire le monde tout simplement, change radicalement avec la généralisation de ce mode de production. La production de masse devient possible. La société de consommation devient une réalité.


Plus important, ce mode de production éloigne le travail de l’idée d’humanisation qu’il sous-entend. En effet, l’homme se réalise par ce qu’il accomplit. Il est conscient de ce qu’il a construit, de ce qu’il a transformé, de ce qu’il a proposé et ressent une forme d’utilité propre à le définir dans la communauté. Or, le travail à la chaîne par son organisation, sa simplification, sa répétition retire toute fierté à l’ouvrier qui, pour entreprendre sa tâche n’a, de plus, aucun besoin de qualification. Il n’est plus qu’un maillon. Il n’a plus de savoir-faire et peut être remplacé à n’importe quel moment.


Avec ce mode inédit de production, dans les premières décennies du XXe siècle, le travail s’affirme de plus en plus comme la meilleure des polices. A la fatigue que le travail a toujours supposée s’ajoute désormais une dévalorisation des capacités intellectuelles du travailleur.


D’un point de vue économique, la diminution du temps de travail, les richesses produites en masse, l’accroissement des profits réalisés, n’ont pas fait disparaître, loin s’en faut, les crises du modèle capitaliste. Et si la résolution des problèmes ne résidait pas uniquement dans les conditions de productions mais dans d’autres facteurs comme la répartition des richesses par exemple ?


C’est une question que l’on peut se poser…

1 commentaire:

  1. Bonne question, comme souvent sur ce blog. JE crois qu'en effet, non, l'accroissement des richesses n'a pas résolu tous les maux, même si le niveau de vie médian s'est élevé pour les citoyens, surtout lors des mythiques trente glorieuses, il n'empêche que l'on assiste depuis lors à une paupérisation de nos sociétés, doublée d'une plus grande insécurité du travail, de l'accès au travail. Quant à la standardisation du travail, on peut dire je pense que les cols bleus de naguère sur les ford T sont aujourd'hui rejoints par les cols blancs de la Défense: le portable, le smartphone, on est assis et non plus debout, mais pour le reste on reste sur une chaîne de production tout aussi oppressante, voire plus car plus insidieuse ("deadline""objectif""projet""mission à remplir" etcetc)

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