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samedi 10 mai 2014

10 mai 1871. La France perd l’Alsace-Lorraine.

Suite à la débâcle militaire de l’Empire français face à la Prusse et par la signature du traité de Francfort, la France perd l’Alsace et le tiers de la Lorraine dont la ville de Metz.


La France abandonne des terres minières très riches et doit de plus accepter des conditions sévères pour le versement d’indemnités à ce qui est devenu l’Empire d’Allemagne.

Les Alsaciens et les Lorrains qui souhaitent rester Français ont jusqu’au 1er octobre 1871 pour se décider. Ils ont la faculté de transférer leur domicile en France et de s’y fixer.
Victor Hugo, encore une fois visionnaire, condamne les conditions imposées à la France par ses vainqueurs du jour:

« L’histoire dira quels ont été, dans l’affreux traité de 1871, les juges de la France. Ils ont fait une paix pleine de guerre. Ah ! les infortunés ! A cette heure, ils règnent ; ils sont princes, et se croient maîtres. Ils sont heureux de tout le bonheur que peut donner une tranquillité violente ; ils ont la gloire d’un immense sang répandu, ils se pensent invulnérables, ils sont cuirassés de toute puissance et de néant, ils préparent, au milieu des fêtes, dans la splendeur de leur imbécillité souveraine, la dévastation de l’avenir ; quand on leur parle de l’immortalité des nations, ils jugent de cette immortalité par leur majesté à eux-mêmes, et ils en rient ; ils se croient de bons tueurs et pensent avoir réussi ; ils se figurent que c’est fait, que les dynasties en ont fini avec les peuples ; ils s’imaginent que la tête du genre humain est décidément coupée, que la civilisation se résignera à cette décapitation, qu’est ce que Paris de plus ou de moins ? Ils se persuadent que Metz et Strasbourg deviendront de l’ombre, qu’il y aura prescription pour ce vol, que nous en prendrons notre parti, que la nation-chef sera paisiblement la nation-serve, que nous descendrons jusqu’à l’acceptation de leur pourpre épouvantable, que nous n’avons plus ni bras, ni mains, ni cerveau, ni entrailles, ni cœur, ni esprit, ni sabre au côté, ni sang dans les veines, ni crachat dans la bouche, que nous sommes des idiots et des infâmes, et que la France, qui a rendu l’Amérique à l’Amérique, l’Italie à l’Italie et la Grèce à la Grèce, ne saura pas rendre la France à la France. Ils croient cela, ô frémissement ! »
Victor Hugo, Mes Fils.



Certains ont-ils une plus grande conscience que d'autres? Celui que l'on qualifiait de "poète" pour le moquer s'est révélé finalement le plus fin des observateurs des choses de son temps. Il n'est jamais trop tard, à travers les années et les pages, pour tirer les enseignements des écrits du passé...


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