Dans la série "les nouveaux chiens de garde" encore un bel exemple d'auto-promo entre cop... entre consœurs... Article du Parisien concernant la première de +Léa Salamé dans une émission du service public... On cherche encore où est l'info mais bon...
Dans cet article paru dans Le Parisien du 30/08/14, la journaliste dresse un portrait de Léa Salamé. Elle commence en effet une nouvelle émission ce soir, sur une nouvelle chaîne (elle semble avoir la bougeotte, en 8 ans de carrière et à peine 35 ans, il s'agira de son 4ème employeur télé).
Nous apprenons qu'elle n'est "pas arrogante", "a de grands yeux noirs mystérieux", "se régale de viennoiseries" et "est jolie au naturel"... Diable, serions-nous devant une rubrique mode, maquillage, coiffure ou conseils minceur de Elle ou Madame Figaro?
Le lecteur, passé ce début digne d'Antoine Blondin ou Albert Londres, s'il en a le courage, en apprendra beaucoup sur la "gamine intrépide".
Ainsi, fille de bonne famille libano-arménienne, née et ayant vécu ses 5 premières années à Beyrouth, Liban, elle nous apprend que son père, bien que chrétien, aura choisi de vivre dans le quartier musulman de la vile, alors en pleine guerre.
Enfin elle nous l'apprend, nous le narre, en plein storytelling car "Je nais à Beyrouth (qui parle ainsi? On ne dit pas "je suis né à"? passons...), "jusqu'à 5 ans, je vis dans ce monde-là"... Oui tout est tiré de ses propres mots...
Fuyant la guerre, sa famille s'installe à Paris et atterrit "dans les beaux quartiers".
Et là, tout s'enchaîne: école alsacienne, assas, sciences-po...et journalisme.
Est-ce son enfance difficile qui lui aura donné le goût de ce beau métier, qui voit des reporters, des techniciens, braver le danger pour nous éclairer sur les tourments de ce monde? C'est décidé, elle sera journaliste.
A ce titre, alors stagiaire, elle "frôle la mort". Diantre! Les écoles de journalistes envoient leurs stagiaires au Soudan, Somalie, Kosovo ou Afghanistan? Ou tout simplement molestée dans une usine en pleine liquidation judiciaire en relatant dans des publications de province encore nombreuses mais fragiles, ou des petites radios associatives?
Non, rassurez-vous.
Elle était "à Manhattan" (vous noterez la rigueur journalistique nous citant un quartier et nom une ville) lors du fameux 11/09/01. Et là, elle aura beaucoup de chance (Léa est une gamine intrépide ne l'oublions pas) car elle a "couru, par hasard, dans la bonne direction". Pour un peu, on attendrait que la journaliste nous précise qu'elle a pris l'avenue qui mène au pont de Verrazano à l'angle de la boutique The Kooples de la 49è.
La chance ne la quittant plus (l'article nous le dit, elle a "toujours eu de la chance"), elle connaîtra des débuts heureux en 2004 sous le magistère sévère ("à la dure") d'un autre journaliste ayant connu moult employeurs et fonctions dans la carrière: Jean-Pierre Elkabbach. Elle débute sur LCP/Public Sénat.
Pourtant pas rancunière ni dégoûtée après ce départ très dur dans la vie (famille riche et renommée en politique, stage à New-York, début sur une chaîne de télévision dirigée par l'un des plus puissants hommes de média du pays...), elle remercie celui à qui elle doit beaucoup (non pas son père mais Elkabbach).
Le remerciant en quittant dès 2006 cette chaîne pour rejoindre un concurrent en allant sur France 24.
Oups, pardon, j'oubliais, que fait-elle sur ces chaînes? Avec un tel parcours, on ne peut que se dire qu'elle sera grand reporter, en allant sur les terrains les plus complexes: guerres, reportages sur les injustices de ce monde, traque des inégalités...
Non. Elle est présentatrice télé.
Ha et radio aussi puisqu'elle cumulera, outre Ruquier, la présentation d'une interview sur France Inter le matin (il faut dire que c'est une"mammouth de travail")
Puis hélas elle quitte le service public, pour aller sur I télé, en 2011, pour la riche période qui s'ouvre avec les présidentielles.
Puis donc Ruquier, que pourtant au début elle ne veut pas suivre, mais recevant un sms en pleines vacances (en Avril car le mammouth prend quand même des congés payés en plus de Noël, Pâques, Juillet et Août), elle se laisse convaincre car après tout s'il la veut "il faut y aller" surtout qu'en le voyant "elle a un truc d'instinct".
Soit dit en passant alors qu'on apprend que Ruquier avait 4 autres jeunes femmes en lice, et sachant surtout qu'il lui envoie un sms donc a son numéro, cette proposition est-elle un "truc d'instinct"?
Donc France 2, pour un retour sur le service public.
Pourrait-on y voir un petit éclairage sur une inclinaison naturelle à la défense des services publics, donc serait-elle plutôt de gauche?
Non, notre gamine intrépide n'est "ni de gauche ni de droite" elle est "un maelstrom de paradoxes". Ha. Lesquels? Qu'est-ce qui la choque? La heurte? L'indiffère? L'intéresse? A part les viennoiseries? On ne sait pas trop, n'allez pas trop dans les détails car ce serait "penser en systèmes" comme Polony et Zemmour ses deux prédécesseurs dans l'émission de Laurent Ruquier. "L'Europe, l'immigration, la cuisson des carottes... ils refusent la complexité".
J'ignorais que ces sujets étaient si simples, surtout pour les carottes.
Quid de son partenaire Aymeric Caron, lui de gauche caviar bobo? Pense-t-il lui aussi en système? Comprend-t-il la cuisson des artichauts?
La belle lui trouvera toutes les excuses: "Il a raison de s'engouffrer dans cette parole de gauche assumée, forte, en réponse aux réactionnaires."
Polony et Zemmour apprécieront, renvoyés en deux phrases en penseurs simplistes et réactionnaires, Caron étant un homme courageux, seul contre tous, une sorte de Jean Moulin du PAF. Pour une fille se disant un maelstrom de paradoxes, il semblerait qu'elle soit au contraire assez simpliste et définitive dans ses argumentations.
Nous la quittons sur ses goûts en matière télé ("que des chaînes info","Taddeï et Ardisson", (Comment les connaît-elle? Ils bossent sur BFM maintenant?)), de littérature (Houellebecq, Céline et Dostoïevski) et sur une citation qui la personnifie tellement, de René Char:
"Impose ta chance (d'être née?), serre ton bonheur (un chausson aux pommes?) et impose ton risque (de lire le prompteur?). A te regarder (si belle au naturel), ils s'habitueront (aussi longtemps qu'Elkabbach?)".
S.M.
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