Il est rare, et c'est un euphémisme, de rencontrer un leader politique de premier plan, candidat à l'élection présidentielle, dans un transport public.
A moins, bien sûr, qu'il ne s'agisse d'un de ces trajets préparés pour se mêler quelques instants à la populace sous les regards complices des caméras, moments de campagne factices qui touchent au ridicule...
Rien de cela en ce mercredi 20 août où c'est l'homme de la rue qui a tendu la main à un homme politique dans le métro parisien, loin de toute mise en scène médiatique.
L'un de vos serviteurs, un des initiateurs et animateurs de cette page, a en effet échangé quelques instants avec M. Jean-Luc +Mélenchon, représentant majeur du Front de Gauche.
Le cachotier n'a rien révélé des déclarations qu'il s'apprêtait à faire quelques heures plus tard concernant l'avenir de son engagement politique. Dans des moments cruciaux pour lui, il s'est pourtant montré disponible, ouvert, n'a pas cherché à couper court à l'échange.
Nous ne sommes pas dupes. Ces personnalités sont habituées, aguerries, et très certainement en permanence en représentation. Jean-Luc Mélenchon n'a pas les faveurs électorales de tous les membres d'Article Deux, et notamment pas celles du concerné par ce post. Cependant, le moment, l'homme, lui sont apparus sincères.
Le leader politique s'est montré soucieux de la situation de notre pays. Il a évoqué l'urgence des temps et finalement s'est montré en accord total avec la conférence de presse qu'il a tenue le lendemain.
Pour notre part, la décision de Jean-Luc Mélenchon de changer la nature de son combat politique nous paraît louable. Est-il si fréquent de voir un chef de parti, un candidat majeur tirer les enseignements de ses choix, de ses échecs? Peut-être ne s'agit il que d'une posture passagère? Un moyen de faire parler un peu de soi, d'occuper l'espace médiatique...?
L'avenir nous le dira mais nous trouvons très honorable, par un acte, une décision, et non par des mots, qu'un homme politique de premier plan, eh bien, se montre humain, puisse revenir sur ses choix, faire preuve de recul, de lassitude...
L'idée d'une réforme profonde de nos institutions à bout de souffle, et du comportement de nos dirigeants, reçoit tout notre crédit puisque c'est la raison d'être de notre blog et de cette page Facebook.
L'idée d'une nouvelle République, issue d'une Constituante, nous parle bien évidemment. Nous aimerions voir notre régime démocratique se remettre en question calmement, sans les violences, les événements tragiques liés généralement aux moments de rupture et de changement.
Cependant, Jean-Luc Mélenchon n'est-il pas trop marqué politiquement? Pourra-t-il être suffisamment fédérateur? Parviendra-t-il à rester sur le seul terrain institutionnel? Sans le soutien d'autres personnalités politiques des autres partis et des tendances différentes, les citoyens ne le suivront très certainement pas.
Des députés de la majorité actuelle montrent leur mécontentement vis à vis de l'exécutif qu'ils sont supposés soutenir. Un ministre en poste, Arnaud Montebourg, a longtemps parlé, lui aussi, de la crise de la Vème République, et de la nécessité d'une VIème... A droite, n'existe-t-il pas des hommes intègres qui désespèrent des combats d'égo de leurs leaders et des affaires les concernant?
N'y a-t-il pas là un combat à mener, au dessus des partis et des intérêts personnels?
Il serait temps que certains fassent preuve de courage et qu'ils n'attendent pas d'avoir perdu leur poste ou leur mandat pour venir simplement cracher dans la soupe en répandant leur états d'âme dans ce qu'ils espèrent être des succès de librairie, et qui ne sont que des preuves de leur lâcheté et des marques de mépris envers la fonction qui leur avait été confiée par les électeurs.
La démission est-elle si déshonorante? Mieux vaut ronger son frein, manger son chapeau et laisser de soi l'image d'un profiteur, qui reste pour les honneurs de la place et surtout pour la rente qui va avec? «Les places sont trop bonnes à quitter» répète le peuple en colère, avant de sortir les fourches...
Nous souhaitons que l'entreprise de M. Mélenchon aboutisse à cette refonte dont notre démocratie a besoin, qu'elle soit au moins le point de départ d'une vaste prise de conscience d'une telle nécessité...
Car qui peut encore affirmer que notre système fonctionne? Si ses principes et ses valeurs sont toujours honorables, c'est par son fonctionnement que notre régime montre ses limites et c'est par là que le changement, que l'on nous promet depuis si longtemps, doit venir...
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