Un peu de recul en moins de 3
minutes…
Le retour des otages ou quand l’information
se résume à l’émotion et rime avec récupération.
Il faut se réjouir tout d’abord,
du retour de nos compatriotes, de la fin de leur calvaire, de leurs
retrouvailles avec leurs proches et de la prochaine reprise de leurs existences
après des années d’angoisse et de détention arbitraire.
Loin de la paranoïa existentielle
d’une certaine responsable politique, il convient pourtant de porter quelques
réflexions sur le traitement médiatique et politique auquel le citoyen est
toujours confronté devant sa télévision lors de telles libérations.
D’un point de vue journalistique,
qu’apporte vraiment aux citoyens la sempiternelle mise en scène du tarmac, des
photographes, des embrassades, des larmes, en somme d’une émotion qui
mériterait de rester dans le domaine privé ?
Au-delà, de « l’allure et de
l’attitude », c’est l’exposition immédiate des ex-otages qui doit laisser
perplexe. Leur demande-t-on leurs avis pour se retrouver dans cette situation ?
Sont-ils consentants ou profite-t-on de leurs états de faiblesse après leurs
années de captivité pour les jeter devant les caméras du pays ? A moins
que la libération soit moins récente que ce que l’on nous affirme…
Quelle est la part de préparation
et quelle est celle de l’improvisation ? Les tenues des ex-otages ne reflètent-elles
pas plutôt la volonté de bien faire comprendre aux téléspectateurs leur
condition encore récente et leur provenance ? Dans quelle tenue
reviendrait un ancien otage d’un groupuscule Inuits par exemple ?
D’un point de vue politique, on
ne se pose même plus la question, et c’est bien dommage, de la récupération de
la part du pouvoir. Ministre des Affaires Etrangères et Président de la
République sont sur le devant de la scène pour occuper un espace médiatique
concernant une information, pour une fois, positive. Ne pourrait-on pas
attendre un peu de mesure de nos responsables politiques ? De plus, quelle
valeur donner à la présence du chef de l’Etat quand ce dernier reçoit tout
aussi rapidement à l’Elysée les vainqueurs d’une quelconque compétition
sportive ?
Cependant, un moment a paru
étrange sans pour autant attirer vraiment l’attention des journalistes
commentateurs… Le chef de l’Etat, après les mots usuels, laisse la parole aux
ex-otages… qui la refusent. Malveillance du Président, qui, connaissant très
bien les volontés des ex-otages de ne pas s’exprimer, les pousse malgré tout
devant le micro pour profiter encore de la situation ? Incompétence des
services de l’Elysée qui montrent là leur totale manque de préparation ?
Peut-on croire que l’on n’ait pas même demandé aux concernés s’ils voulaient s’exprimer
ou non ?
Certains traitements politiques et
médiatiques ne nous choquent même plus… C’est regrettable car c’est là le signe
d’une forme d’endoctrinement…
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