Les crises seraient-elles prévisibles?
Trois exemples parmi tant d’autres qui jalonnent l’histoire du capitalisme moderne.
Que peut-on conclure ?
Coïncidence extraordinaire : les crises boursières majeures se déclenchent très souvent au mois de d’octobre. (Les Mayas ont-ils quelques enseignements à nous transmettre?)
Les hommes n’apprennent décidément jamais rien puisque les causes et les caractères de ces krachs sont toujours les mêmes. A moins que...
Les crises ne seraient-elles pas finalement partie intégrante du système économique actuel au point que le romancier puisse en généraliser le principe? Lisons maintenant un extrait tiré de L’Argent, roman d’Emile Zola publié en 1891 c'est-à-dire bien avant les trois exemples cités ci-dessus :
"Madame Caroline leva les yeux. Elle était arrivée sur la place, et elle vit, devant elle, la Bourse. Le crépuscule tombait, le ciel d'hiver, chargé de brume, mettait derrière le monument comme une fumée d'incendie, une nuée d'un rouge sombre, qu'on aurait crue faite des flammes et des poussières d'une ville prise d'assaut. Et la Bourse, grise et morne, se détachait, dans la mélancolie de la catastrophe, qui, depuis un mois, la laissait déserte, ouverte aux quatre vents du ciel, pareille à une halle qu'une disette a vidée. C'était l'épidémie fatale, périodique, dont les ravages balaient le marché tous les dix à quinze ans, les vendredis noirs, ainsi qu'on les nomme, semant le sol de décombres. Il faut des années pour que la confiance renaisse, pour que les grandes maisons de banque se reconstruisent, jusqu'au jour où, la passion du jeu ravivée peu à peu, flambant et recommençant l'aventure, amène une nouvelle crise, effondre tout, dans un nouveau désastre. Mais cette fois, derrière cette fumée rousse de l'horizon, dans les lointains troubles de la ville, il y avait comme un craquement sourd, la fin prochaine d'un monde."
Emile Zola, L’Argent, 1891.
Bien sur, la littérature ne sert rien...
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