Google+ Article deux: Les privilégiés des temps modernes?

mardi 29 janvier 2013

Les privilégiés des temps modernes?

  Lors d'une récente émission de télévision, l'acteur G. Lanvin s'est écrié: "J'emmerde ces connards de journalistes".


Quelques remarques:

C’est beau cette candeur : découvrir le métier de critique, comme cela, à 62 ans, quand on est acteur…

C’est beau cette franchise, ce franc-parler : joindre le geste à la parole comme cela devant des millions de personnes.

C’est beau ces commentaires sur une telle intervention : se faire qualifier « d’homme libre » parce que l’on insulte ouvertement quelqu’un qui émet une opinion, un avis, sur un travail artistique.
Ne soyons pas dupe. Tout cela fait désormais partie du jeu. C’est le seul moyen que certains artistes ont trouvé pour « faire parler » d’eux. Il s’agit de créer un peu de « Buzz » pour que la promotion d’un film puisse décoller un peu…

On évoque donc la sincérité de ce personnage quand en fait il n’est que dans une posture très préparée, très orchestrée… C’est une manipulation qui aurait du être dénoncée par le journaliste intègre et d’expérience qu’est Michel Drucker.
Le public est-il si naïf ? Quelqu’un pourrait-il fournir le nombre d’entrées du dernier film de Monsieur De Par Dieu distribué dans près de 250 salles ?
Cela peut paraître anecdotique, et cette réaction de  M. Lanvin, et ne devrait susciter aucune réaction, mais ce genre d’attitude est tout de même finalement très révélateur de notre époque. Une réflexion vient :
Les acteurs, les gens du spectacle, les personnalités médiatiques en général, ne sont-ils pas les représentants d’une classe de privilégiés au sens historique, c'est-à-dire telle que celle des siècles de l’époque moderne, des XVIe au XVIIIe siècle ?

Ils jouissent de la notoriété. Ils apparaissent comme des modèles auxquels on doit le respect. Une classe qui suscite les envies, le rêve d’y appartenir.
Ils jouissent, pour les plus « Grands » (autre terme de l’époque moderne) de fortunes considérables qui les déconnectent totalement des réalités.

Ils se reproduisent entre eux et fondent leur existence sur le privilège de la naissance.
Ils font preuve d’un esprit de corps très marqué. Il suffit de voir leurs réactions lorsque l’un d’entre eux est « vilipendé ».

Ils assènent des règles de morales et de bonne conduite au bon peuple mais sans jamais se les appliquer.
Ils ne connaissent jamais l’échec. Ils sont infaillibles. Ils peuvent éternellement se tromper, et pourtant avoir toujours la possibilité d’asséner leurs points de vue pour les chroniqueurs. Ils peuvent continuer à profiter de cachets exorbitants alors que le succès les fuit depuis des années pour des chanteurs ou des acteurs

Ils sont au dessus des lois. Leur notoriété leur assurant des droits différents. Il faut voir ceux qui sont arrêtés en excès de vitesse, en possession de substances illicites, ceux qui usent de la diffamation comme moyen d’expression et qui n’ont pas les mêmes traitements que le citoyen commun.
Ils sont en totale collusion avec le pouvoir politique et en obtiennent des facilités.

Et surtout, et c’est là, peut-être, le trait le plus caractéristique d’une ressemblance avec l’Ancien Régime, ils refusent toute espèce de remise en cause de leurs privilèges : Ils accusent de jalousie et de bassesse ceux qui mettent en évidence leurs actes déplacés ou le placement de leurs progénitures. Ils refusent de se plier aux mêmes règles que les communes personnes. Ils invectivent lorsque l’on doute de leurs performances artistiques. Ils s’exilent lorsque les circonstances ne leur sont plus favorables pour économiser quelque million sur les centaines qu’ils possèdent. Ils mettent en avant leur caractère, leur personnalité pour justifier ou pour défendre leur comportement alors que le commun des mortels, lui, doit assumer ses devoirs et faire preuve de responsabilités.

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