Cette chronique de Raphaël Enthoven a suscité beaucoup de critiques virulentes sur sa page Facebook. Les abstentionnistes étaient qualifiés d'ingrats, de malhonnêtes, d'irresponsables...
Abstention piège à cons
Depuis l'intéressé a restreint les possibilités de commentaires publics à ses posts sur son mur Facebook. Cela laisse songeur sur la fameuse "horizontalité" des réseaux sociaux. Certains ont le droit de recourir à l'insulte sur les ondes aux heures de grandes écoutes mais refusent de se confronter aux réactions aussi désagréables soient elles. Il n'avait pourtant pas eu la même attitude lors d'une récente joute argumentative sur Facebook avec un rapper...
Ici, et on l'a souvent répété, on aime bien Enthoven pour diverses raisons. Présentement, son attitude confirme pourtant les attaques qu'il réfute souvent: mépris de classe, élitisme culturel, condescendance,... c'est dommage.
Nous comprenons de plus en plus ici l'abstention même si nous ne la pratiquons pas. (Pas encore... on a du mal. On n'y arrive pas. Le déconditionnement est difficile) Et ce n'est pas en insultant que l'on peut convaincre ceux qui décident de ne plus choisir.
N'oublions pas que la citoyenneté ne se résume pas au passage devant les urnes. Il semble que, depuis longtemps, des citoyens se débrouillent, usent d'alternatives pour vivre en communauté (associations, coopératives, bénévolat ou autres), et se passent très bien d'une représentation nationale toujours issue des mêmes catégories sociales et dont ils se sentent totalement coupés. Ils ne font plus confiance à des élus trahissant leurs paroles électorales, prêts à toutes les compromissions et tous les reniements pour conserver leur place via le suffrage, se comportant comme des adolescents hystériques sur les bancs de l'assemblée, englués dans des affaires judiciaires et ce au plus haut degré des magistratures.
Qu'on leur prouve donc que l'alternance politique est utile... Ne l'ont-ils pas suffisamment éprouvée? N'ont-ils pas assez entendu la rengaine du "changement c’est maintenant"? Reprenons l'histoire des élections depuis disons 1981, et recueillons nous devant l'autel des idéologies politiques.
Ces "gens" que l'on moque, que l'on insulte, que l'on montre du doigt à chaque scrutin respectent les lois de leur pays, payent leurs impôts, éduquent leurs enfants, agissent forcément en citoyen au quotidien. Ils sont sans doute plus politisés que l'on veut bien le faire croire. Un seul moyen de le savoir: une vraie reconnaissance du vote blanc. Un vote blanc qui effraie nos professionnels de l'élection car sa reconnaissance permettrait un réel blocage des institutions par l'invalidation du suffrage et peut-être un véritable renouvellement de notre paysage républicain.
Et si les abstentionnistes avaient compris que voter toujours et encore pour le même personnel politique profitant pleinement d'un système à bout de souffle ne permettait qu'une seule chose: sa perpétuation...
Pouvons nous dire sérieusement que la fin de cette campagne des régionales avec ces incohérences de listes, ce cirque médiatique, ces attaques indignes ne donnent pas des arguments aux abstentionnistes?
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