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lundi 4 mars 2013

4 mars 1933. Le New Deal


  Les Etats-Unis sont dans une profonde crise économique sans précédent depuis 1929. Lorsqu’ils doivent se choisir un nouveau président en 1932, le chômage atteint 10 millions de personnes.


Le président élu en 1928, Herbert Hoover, devant l’aggravation générale de la crise avait eu l’attitude classique du libéral en prêchant la confiance aux citoyens qui devaient attendre le retour de la prospérité qui était « au coin de la rue ». Or, la patience et la confiance n'avaient rien résolu: les hommes d’affaires étaient toujours pessimistes, la déflation grandissante, les chômeurs sans ressource devant l’inexistence d’organisme de secours, les fermiers criblés de dettes. Les mesures prises à la fin du mandat bénéficièrent surtout aux banques, aux compagnies d’assurances et leurs effets furent difficiles à évaluer.


Roosevelt, candidat démocrate, est élu avec une forte majorité des voix en novembre 1932. Il est investi le 4 mars et promet au peuple américain une nouvelle donne, un « new deal ».Son discours d’investiture est vague et se contente de mettre les citoyens en garde contre le pessimisme. En fait, il semble que Roosevelt n’ait jamais eu de programme bien établi. En politicien opportuniste, il s’efforce de satisfaire ses concitoyens avec le souci constant de ne pas mécontenter sa majorité.


Cependant, à partir du mois de mars 1933, des mesures se succèdent et bouleversent considérablement et durablement le pays. L’économie doit être relancée par l’investissement public et par la reprise de la consommation. Pour relancer les exportations, le dollar est dévalué de 41% en 1934. L’Etat intervient directement par une politique de grands travaux destinée à mettre en valeur le territoire tout en procurant du travail aux chômeurs. L’Etat encourage la destruction des excédents et accorde des primes aux agriculteurs qui limitent leur production. Dans l’industrie, il favorise les accords entre producteurs pour limiter la concurrence, fixer un salaire minimal et diminuer le temps de travail. En 1935, une loi sur la sécurité sociale assure les travailleurs d’une retraite et d’une assurance contre le chômage. Les conventions collectives librement négociées sont confirmées et les mesures discriminatoires contre les syndicats de la part des patrons sévèrement réprimées.


L’efficacité économique du « New Deal » est relative. En 1938, les Etats-Unis atteignent tout juste leur niveau de production d’avant la crise. Le revenu national est toujours en dessous des niveaux d’avant 1929 et le chômage est loin d’être résorbé.



Cependant, le rythme auquel les mesures sont prises impressionne le peuple américain habitué au fatalisme depuis 1929. Les hommes d’affaires reprennent quelque peu confiance même s’ils accusent Roosevelt de défendre un programme socialiste. Le bilan social est positif : le « new deal » a permis de réintégrer les exclus et de ressouder la nation américaine à l’aube de la Seconde Guerre mondiale.



L’exemple inspirera le Front Populaire de 1936, en France. Mais comme aux Etats-Unis, il se heurte à l’incompréhension des milieux d’affaires qui considèrent l’expérience comme les débuts d’une tentative d’instauration de régime socialiste alors qu’elle ne prétend seulement que sauver le capitalisme.

1 commentaire:

  1. Roosevelt augmenta également le taux d'imposition des plus riches contribuables, en 1935 et 1941.

    L'efficacité fait toujours débat mais symboliquement marqua les esprits.

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