Dans son essai intitulé
De l'Esprit des Lois, Montesquieu pose le principe de la séparation des pouvoirs. On constate que ce dernier n'a rien perdu de son actualité. La liberté politique que Montesquieu définit comme le "droit de faire tout ce que les lois permettent" ne peut régner que dans un gouvernement modéré et trouve sa meilleure garantie dans l'équilibre des trois pouvoirs.
De la séparation des pouvoirs.
Il y a dans, chaque État, trois sortes de pouvoirs : la puissance législative, la puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens, et la puissance exécutrice de celles qui dépendent du droit civil.
Par la première, le prince ou le magistrat fait des lois pour un temps ou pour toujours, et corrige ou abroge celles qui sont faites. Par la seconde, il fait la paix ou la guerre, envoie ou reçoit des ambassades, établit la sûreté, prévient les invasions. Par la troisième, il punit les crimes, ou juge les différends des particuliers. On appellera cette dernière la puissance de juger, et l’autre, simplement la puissance exécutrice de l’État.
La liberté politique dans un citoyen est cette tranquillité d’esprit qui provient de l’opinion que chacun a de sa sûreté : et, pour qu’on ait cette liberté, il faut que le gouvernement soit tel, qu’un citoyen ne puisse pas craindre un autre citoyen.
Lorsque, dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n’y a point de liberté ; parce qu’on peut craindre que le même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques, pour les exécuter tyranniquement.
Il n’y a point encore de liberté, si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et de l’exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des citoyens serait arbitraire : car le juge serait législateur. Si elle était jointe à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d’un oppresseur.
Tout serait perdu si le même homme, ou le même corps des principaux, ou des nobles, ou du peuple, exerçaient ces trois pouvoirs : celui de faire des lois, celui d’exécuter les résolutions publiques, et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers.
Dans la plupart des royaumes de l'Europe, le gouvernement est modéré ; parce que le prince, qui a les deux premiers pouvoirs, laisse à ses sujets l'exercice du troisième. Chez les Turcs, où ces trois pouvoirs sont réunis sur la tête du sultan, il règne un affreux despotisme.
Charles de Secondat, Baron de la Brède et de Montesquieu,
De l’Esprit des Lois, 1748.
Une proposition d'axes de lecture pour les courageux qui doivent affronter les épreuves anticipées de Français. Commentaire composé. Lecture Analytique. Un plan possible. Pour des modèles de plans détaillés (avec Procédés, Analyses, Interprétations) et la méthode, un petit tour
ici.
Pour la première partie nous indiquons les procédés d'écriture. ( derrière le - )
Pour la deuxième, les analyses. ( derrière la flèche --> )
Un peu d'effort pour compléter.
I. Les marques de l'écriture engagée.
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II.
Une réflexion politique propre au Siècle des Lumières
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A.
L’énonciation
-Présent
de Vérité Générale →
-Conditionnel →
-Subjonctif →
-3ème
personne →
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A. Une
interrogation sur le pouvoir
- →Thème privilégié des Philosophes
- →Référence à d’autres modèles
- →
Regard
sur l’extérieur.
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B.
Clarté des propos
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Syntaxe. Phrases simples →
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Paragraphes courts →
-Présentatifs
→
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B. La Liberté
- →Thème principal de ce texte
- →Lien étroit avec pratique du pouvoir
- →Liberté Notion Fragile.
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C.
Une structure rigoureuse.
-Articulation
des idées. Parallélismes de construction →
-Connecteurs logiques →
-Enchaînements des définitions et analyses des conséquences →
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Déduction finale. →
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C. Rejet de l’absolutisme
- →rejet
concentration des pouvoirs
- → Réflexion
implicite du lecteur
- → Évite la
censure
- → nécessité de
modération.
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