Effroi, tristesse, colère, sont des émotions qui l'emportent toujours d'emblée face à de tels événements.
Mais, quand ces événements se répètent ; quand le processus global se lance au quart de tour dans toute sa frénésie, des chaînes d'information (approximations, précipitations, erreurs, témoignages sordides et inutiles, curiosité macabre) au réseaux sociaux (réactions spontanées de bons sentiments, commentaires déplacés, interventions haineuses en 140 caractères, photos retouchées, intox grossières, récupérations immédiates en logos et autres slogans) en passant par les déclarations maladroitement lyriques stéréotypées et donc dénuées de sens des responsables publics ; quand seul finalement change le degré de l'horreur par l'amplification du nombre des morts, alors même ces émotions habituelles s'effacent devant la lassitude et l'hébétude.
Lassitude face à l'absence totale d'enseignements tirés du passé récent. Va-t-on encore nous sortir l'argument de l'huile sur le feu? Comme 10 mois semblent une éternité à certains! Rappelons que l'on débattait encore il y a peu sur le fait d'être ou non Charlie.
Hébétude face à l'avenir... Quelles conséquences à ces faits que tout annonçait?
Nos seules véritables pensées pour le moment sont pour les victimes innocentes de la lâcheté et de la sauvagerie, sont pour ceux qui subissent cruellement, dans leur chair et dans leur âme, ces événements terribles, sont pour ceux qui s'inquiètent et attendent dans l'angoisse des nouvelles de leurs proches, blessés ou membres des forces de l'ordre.